Le Parti socialiste des travailleurs (PST) dénonce l'annulation de la retraite anticipée décidée lors de la tripartite tenue au début du mois courant. Dans une déclaration, cette formation politique appelle à l'organisation de la résistance dans l'unité syndicale ! «La suppression de la retraite sans condition d'âge et de la retraite proportionnelle, entérinée par la dernière tripartite, est une nouvelle attaque contre les acquis des travailleurs dans notre pays. Elle s'inscrit dans la mise en œuvre du programme libéral entamé depuis plusieurs années, avec une batterie de recommandations du FMI, de la Banque mondiale et la bénédiction du patronat privé, qui aurait voulu imposer l'âge minimal de la retraite à 65 ans», souligne ce parti, qui considère qu'à travers cette décision, «les travailleurs devront cotiser au-delà de 32 ans et perdront la possibilité de prendre leur retraite avant 60 ans». Le pire, selon le PST, c'est que «cette décision aggravera le taux de chômage déjà explosif des jeunes et des moins jeunes, puisque la création d'emplois est quasi nulle et les postes de travail libérés par les départs à la retraite se feront rares». Pour le PST, «dans un contexte d'austérité pour les travailleurs et les masses populaires et de cadeaux fiscaux et autres exonérations pour les patrons et les riches, les arguments du pouvoir et du patronat, auxquels s'est associée la direction de l'UGTA, s'avèrent infondés». Il estime que l'équilibre financier de la Caisse nationale des retraites (CNR) est à rechercher avant tout dans «le recouvrement des créances détenues par la CNR sur les entreprises privées qui pratiquent impunément l'évasion sociale et l'évasion fiscale d'une part et, d'autre part, dans le recouvrement des créances détenues sur l'Etat depuis plusieurs décennies et qui représentent des dizaines de milliards de dinars». L'équilibre financier de la CNR est «à rechercher aussi dans l'augmentation de la contribution de l'Etat qui n'est que de 3% de la fiscalité pétrolière, alors que dans d'autres pays ce taux atteint 35%, voire 50% des ressources des caisses de retraites». Autrement dit, ce parti considère qu'il y a d'autres solutions que l'augmentation de l'âge pour la retraite. Pour le PST, «les mobilisations et les grèves contre la remise en cause de notre droit à la retraite sans condition d'âge ainsi qu'à la retraite proportionnelle, comme l'ont démontré les travailleurs de la SNVI, de Sonatrach, de l'éducation, de la santé et d'autres secteurs, augurent d'un nouveau souffle de la lutte de la classe ouvrière dans notre pays et d'une nouvelle perspective unitaire des travailleurs après les limites des expériences corporatistes et sectorielles de ces dernières années». Ce parti estime que ces mobilisations annoncent la nécessité et la possibilité de l'unité syndicale des travailleurs dans la perspective d'une centrale syndicale unitaire, démocratique, revendicative et combative. «La bataille pour la défense de la retraite anticipée et proportionnelle n'est qu'un prélude aux prochaines batailles qui nous attendent contre le projet du code du travail qui généralise la précarité et limite nos droits syndicaux, du projet de la loi sanitaire qui privatise notre système de santé et remet en cause la médecine gratuite et du projet du code de l'investissement qui multiplie les aides aux patrons privés et facilite encore le pillage de nos richesses nationales par les multinationales et les puissances étrangères», poursuit-on dans la même déclaration, par laquelle cette formation veut alerter les travailleurs. Pour le PST, il est impératif de «rassembler tous les militants de la classe ouvrière et de tous ceux qui luttent contre la dictature du libéralisme et la marchandisation de la vie humaine pour converger vers l'unité et la formulation d'un projet politique commun à même de traduire les aspirations démocratiques et anti impérialistes des masses populaires, les résistances syndicales des travailleurs et du mouvement social, des luttes de la jeunesse et de tous les opprimés». Il considère que dans le contexte actuel, il faut dire clairement non à la suppression de la retraite anticipée et de la retraite proportionnelle ! Le PST exige, en outre, la hausse du taux de participation de l'Etat au financement de la CNR ainsi que le recouvrement des créances détenues par la CNR sur l'Etat et les patrons privés. Ce parti prévient ainsi contre les atteintes aux acquis sociaux. Il appelle à la vigilance pour faire face au «libéralisme sauvage».