L'UGTA insiste sur la création de sections syndicales et la mise en place de conventions d'entreprise dans le secteur privé. De nombreuses décisions et recommandations d'ordre social et organique ont été prises, avant-hier, lors de la réunion de l'état-major de l'UGTA, à commencer par celle de la mise en place d'un comité de réflexion composé de l'UGTA, de représentants du ministère du Travail et du patronat pour proposer des amendements aux lois et ordonnances sur la retraite et la retraite anticipée. Dans son allocution, Abdelmadjid Sidi-Saïd a laissé entendre qu'il y a lieu d'adapter la législation sur la retraite au nouveau contexte économique et aux lois internationales de travail arguant que l'Algérie est le seul pays au monde où les travailleurs partent à la retraite à 50 ans. Cette déclaration sonne comme un appui à la proposition d'Abdelmalek Sellal qui a déclaré à Biskra que le gouvernement envisage de revoir l'ordonnance 97-13 régissant la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge. Elle intervient deux jours seulement après que la commission des finances de la CNR eut tiré la sonnette d'alarme sur la situation financière alarmante de la caisse et un mois après celle de la FNTR qui compte le plus d'adhérents à l'UGTA. Selon nos informations, le comité de réflexion va reconduire la même démarche faite pour le 87 bis. Il sera appelé à proposer plusieurs scénarios et simulations à la réflexion : suppression de la retraite anticipée seulement ; suppression de la retraite sans conditions d'âge ou les deux à la fois. Le scénario qui sera retenu dépendra de la situation de la CNR dont le déficit a atteint un pic de 217 666 429 342 DA, mais aussi de la réaction des syndicalistes de la base toujours hostiles à la remise en cause de ce qu'ils considèrent comme un acquis irréversible. Fin de la retraite anticipée pour sauver la CNR Dans tous les cas, il semble que le compte à rebours pour la fin de la retraite anticipée a bien commencé. L'autre point abordé par Sidi-Saïd concerne le code du travail. Là aussi, l'UGTA se dit prête à soumettre ses propositions élaborées par ses quinze experts à la discussion. Sidi-Saïd a indiqué que les experts et universitaires désignés par l'UGTA ont travaillé durant une année sur l'avant-projet du code du travail qui contient plus de 661 articles. Une réplique diplomatique au ministre du Travail qui avait accusé l'UGTA de tergiverser sur le dossier. Mais cet avant-projet est, de l'avis de beaucoup de syndicalistes, une bombe à retardement. C'est pourquoi l'UGTA insiste sur la création de sections syndicales et la mise en place de conventions d'entreprise dans le secteur privé avant de donner un accord sur une quelconque mouture du projet au risque de créer des tensions au niveau de la base. Et c'est dans cet esprit qu'une convention a été signée, avant-hier, entre l'UGTA et quatre organisations patronales (FCE, UNI, Cipa, CNPA), ainsi que le ministère du Travail lors d'une mini-tripartite, pour la mise en place de conventions de travail et de sections syndicales au sein des entreprises privées. Reste à savoir si cette convention ne connaîtra pas le même sort que celle signée en grande pompe par le passé entre l'UGTA et 5 organisations patronales (CAP, CNPA, CGEA, Cipa, Seve), puisque ce document, transmis à l'inspection générale du Travail, au lendemain de sa validation, n'a jamais connu d'application à ce jour. Le patronat est connu pour sa frilosité et souvent son hostilité à la mise en place de sections syndicales dans les entreprises privées. M. T.