Les services sociaux de l'APC de Heuraoua éprouvent cette année beaucoup de difficultés à satisfaire le nombre de citoyens en hausse, sollicitant soit le couffin de Ramadhan soit l'approvisionnement en chorba comme par le passé. En effet, outre l'augmentation du nombre de démunis, les bonnes âmes sur lesquelles comptaient les organisateurs « se sont également fait rares », ce qui ajoute au désarroi de l'équipe chargée de préparer le menu. Selon M. Ayachi, qui depuis plusieurs années s'occupe de ces questions et notamment du volet social, « nous avons à distribuer jusqu'à 1500 repas/jour, et ce, pour satisfaire et nos démunis et ceux des chantiers ainsi que les passants » (solidarité oblige). Ce membre de l'APC actuelle trouve navrant que des institutions comme le Croissant-Rouge n'ait pas « fait le moindre geste cette année contrairement aux Ramadhans passés ». Même en puisant dans le budget de l'APC, les fournisseurs habituels les boudent parce que « plusieurs bons de commande n'ont pu être honorés (…) et se trouvent en instance de règlement », poursuit-il. Cette situation augure une fin de mois difficile. Elle aurait pu être pire s'il n'y avait pas eu « certains opérateurs qui ont daigné nous donner qui du jus (Fruital de Oued Smar) qui de la viande pour les entrepôts de l'Enafroid de Corso (la viande congelée) ». Pour le reste, les services de l'APC règlent rubis sur l'ongle sur leurs fonds ce qui reste, soit de la viande fraîche et du pain que « nous avions pourtant l'habitude d'acquérir gracieusement auprès de nos boulangers », déplore-t-il. Selon ce dernier — qui ne manque pas d'étaler les difficultés — « nous espérons qu'il en restera du budget global pour donner la partie en numéraire aux familles » qui seront plus nombreuses cette fois-ci puisque l'année passée « nous n'avions fait que distribuer les 90 000 DA économisés sur les dépenses globales ». Ce qui pourrait s'avérer pour une fois « vraiment hypothétique », a-t-il conclu. Par ailleurs et dans la foulée, certains lieux dans La Casbah, transformés en cantines pour la circonstance, ne donnent pas satisfaction. Rencontrés sur les lieux, des SDF semblent dépités par le couvert qu'on leur offre au quotidien pendant ce mois de solidarité. « Malgré les moyens consistants déployés par la wilaya et le Croissant-Rouge, nous ne mangeons pas à notre faim », relèvent des sans logis qui déplorent « la qualité de l'ordinaire » servi dans l'école Bint Salama sise à Ben Chenab. Ils s'interrogent sur les raisons de cette maigre pitance, inodore et incolore.