C'est un véritable départ massif de harraga auquel a assisté la wilaya de Annaba, depuis ce week-end. En effet, depuis jeudi, les gardes-côtes ont intercepté sept embarcations de construction artisanale dans plusieurs opérations. Elles transportaient un total de 138 candidats à l'émigration clandestine dont un Subsaharien d'origine gabonaise, deux jeunes femmes et deux enfants de quatre et sept ans, avons-nous appris de la Protection civile locale. Trois autres embarcations transportant plus d'une soixantaine de jeunes harraga ont réussi à traverser dans la nuit du jeudi à vendredi, les eaux territoriales algériennes. Bien qu'ils soient réclamés par les garde-côtes algériens après avoir été interceptés par la Guardia italienne, cette dernière a refusé de les remettre aux Algériens pour des raisons qu'on ignore, affirment des sources militaires. Hier, elles étaient deux embarcations artisanales transportant 27 jeunes harraga à être interceptées et reconduites au port militaire de Annaba par les unités des garde-côtes. La veille, ils étaient 15 infortunés à tenter l'aventure sans penser qu'ils seront arrêtés et présentés à la justice. Dans la nuit du jeudi à vendredi, soixante-quinze malheureux jeunes harraga qui, pour tromper la vigilance des garde-côtes, ont appareillé à 20h, l'heure de la rupture du jeûne, à bord de trois embarcations à partir de la plage déserte d'Oued-Bagrat, au nord de la commune de Seraïdi. Malheureusement pour eux, ils ont été localisés à quelques quatre milles nautiques au nord/ouest de Ras-El-Hamra par le radar de la martine nationale, depuis les hauteurs du Cap de Fer, à la limite des wilayas de Annaba et Skikda. L'intervention des unités semi-rigides des garde-côtes a été succincte. Vers une heure du matin, ils ont été ramenés au port militaire de Annaba. Quant à la dernière embarcation, ayant ébranlé la même journée avec à son bord 18 harraga, elle a été aussi interceptée à huit miles marins au nord/ouest du cap Ras El Hamra. Cependant, la majorité des harraga arrêtés, originaires de la wilaya de Annaba et mis en cause pour avoir tenté de quitter le pays sans autorisation, a semé une véritable pagaille au niveau des locaux de la caserne des garde-côtes. Déçus et penauds d'avoir perdu leur argent et leur chance de se retrouver sur la rive italienne, ils ont menacé d'un suicide collectif. N'était la sagesse de quelques officiers, un véritable drame aurait été déclenché.