Qui n'a pas râlé, poussé d'horribles cris, ceux du désespéré, à la vue de ces spots publicitaires diffusés en boucle, en continue, depuis Ramadhan, par la télévision publique ? Qui parmi le « peuple » de téléspectateurs, (l'ENTV en possède 27 millions d'après un sondage frauduleux) ne s'est pas senti harcelé, agressé par la fréquence des publicités sur l'antenne et tenté de zapper même s'il n'avait que l'Unique au bout de son UHF ? Les « obligés » de la chaîne sont noyés, sans d'autres formes de procès, sous un déluge de pubs, matraqués comme jamais, euthanasiés à coups de battages, de bluffs, de vraie fausse concurrence entre les Djezzy, Mobilis et Nedjma. Annonceurs de promotions « ramadhanesques », parraineurs de programmes sans envergure, sponsors de médiocrité, ces trois opérateurs de téléphonie, surdoués en ubiquité, ont su comment se transformer en cauchemar quotidien. Trop de pub tue forcément la pub. Les doses de cheval distillées aux téléspectateurs algériens durant ce mois et pour lesquelles les responsables de la télé ont acquiescé sans sourciller, attrait des recettes publicitaires oblige, l'ont été, dans le mépris absolu des préceptes talmudiques du service public, du respect des goûts du téléspectateur, de sa tranquillité. Déjà que les programmes de sa télé sont loin de refléter dans bien des cas ses attentes, son ambition de la voir, elle, accéder à un autre rôle que celui pour lequel elle s'est astreinte, une grille très en retard par rapport à son époque, qu'il faudrait en plus lui faire subir de redondantes pages publicitaires, vécues communément comme un véritable supplice. Alors, plutôt souhaiter qu'arrive « enfin » le jour où sera cryptée la chaîne nationale. Il est utile de dire d'abord à ce « beau monde », aux annonceurs et faiseurs de télé, qu'il est peut-être temps d'arrêter la mascarade et qu'en définitive, ils n'ont aucun intérêt à rendre sourd et aveugle le téléspectateur ou à le voir changer de chaîne !