A l'initiative de l'Assemblée populaire communale d'Alger-Centre et de l'Association des amis de la Rampe Louni Arezki Casbah, la salle Echababex Casino était au rendez-vous de la célébration d'une communion de pensée collective à l'endroit de Mohand Rachid qui a drainé une nombreuse assistance, composée essentiellement de familles et de mélomanes de la chanson chaâbie venus découvrir une figure emblématique de ce précieux patrimoine culturel. Dans une ambiance euphorique de convivialité et de chaleureuses retrouvailles on a pu remarquer la présence de plusieurs personnalités, parmi lesquelles Ali Haroun, Rachid Ibadiouene président de l'Assemblé populaire communal de La Casbah, le célèbre poète Benmohamed, Mustapha Sahnoune, Mourad Preure, Cheikh Namous qui, du haut de ses 95 ans, a tenu à être présent à ce conclave de l'évocation de Mohand Rachid qu'il a connu dès son adolescence à La Casbah d'Alger. Les comédiens Hamid Rabia, Anissa Mezagher, Sid Ali Bensalem, président de l'association du Troisième millénaire, Smaïn Hini, président de l'association El Inchirahet étaient également de la partie. La scène artistique chaâbie était présente, avec notamment des élèves vétérans de l'école Ankaouiya, tels que le chanteur connu Kamel Ferdjallah, le percussionniste de talent Tahar Sadouki ainsi que la nouvelle génération Nacer Mokdad et Mokhtar El Ankis, le fils de Boudjemaâ El Ankis. Après la projection émouvante d'une rétrospective de documentaire filmée sur le parcours de l'artiste, ce fut au tour de Abdelkader Bendameche, l'arpenteur de la mémoire du patrimoine musical de la chanson chaâbie de soutenir brillamment une synthèse fort éloquente de l'itinéraire riche et fécond de Mohand Rachid qui a captivé un auditoire de qualité ravi de découvrir la stature réelle d'un repère culturel dans l'univers de ce legs générationnel fondamental d'algérianité. Etait aussi à cette rencontre le prolifique poète, auteur et compositeur de réputation Kamal Hamadi, un très proche compagnon du défunt auquel il a composé une trentaine de chansons d'expression kabyle parmi lesquelles Ayafellah ikherzene et Ouardia-Ouardia, en 1956 pendant les années de braise de la Révolution qui étaient des hymnes d'une symbolique de toute beauté dédiés à la résistance et à la femme algérienne. C'est ainsi que celui-ci a pris le relais par un témoignage élogieux sur les différents étapes du parcours dense et laborieux de Mohand Rachid Ceci avec un souvenir complété par Rabah Haouchine, le poète de l'association qui a remémoré les visites de ce dernier au café de Saïd, son père de l'ex- Rampe Valée fréquenté à l'époque par Cheikh Kebaïli, Bachtobdji et Lahlou, des référence privilégiées du patrimoine andalou et chaâbi. Dans ce contexte, il a également évoqué les entrevues de Amar Ezzahi qu'il accompagnait pendant les années 1980 au domicile de Mohand Rachid pour des consultations de textes de qacidate et d'ajouter l'accueil et l'amabilité avec lesquels ce dernier ne cessait de prodiguer avis et conseils d'une connaissance avérée à son hôte de célébrité. Ali Haroun a également soutenu une intervention remarquable, celle-ci révélatrice d'un pan de culture, d'histoire et de mémoire d'un patrimoine précieux à préserver et à valoriser. Dès la remise des trophées symboliques par Hakim Bettache, président de l'Assemblée populaire communale d'Alger-Centre et l'auteur de ces lignes, président de l'association de la Rampe Louni Arezki Casbah, à la fille Karima et au fils Zidane du regretté Mohand Rachid entourés par toute la famille rassemblée ce soir-là dans la chaleureuse réjouissance de l'événement, est enfin apparu le moment de la chanson chaâbie. Dans la symbolique, c'est Mohand Smaïn, le frère cadet du défunt Rachid qui, sous l'émotion, a interprété le répertoire favori des chansons à succès de ce dernier en vogue à l'époque Aya fellah,s Ouardia_Ouardia. C'est par une clôture musicale d'apothéose que l'assistance a été séduite par le talentueux Youcef Lazizi de Saoula qui a excellé par un style et un mode particulier dans l'interprétation du répertoire poétique et musical chaâbi. Un acte de devoir et de mémoire vient ainsi d'être célébré par toute la nombreuse assistance présente à l'événement, et ce, à dessein d'incarner un hommage de reconnaissance appuyé au souvenir de Mohand Rachid qui a inlassablement accompli une mission de valorisation, de préservation et de conservation d'un legs culturel précieux à transmettre à la jeunesse et aux générations montantes. Lounis Aït Aoudia président de l'association des Amis de la Rampe Louni Arezki Casbah