Le processus de réconciliation nationale en Libye n'est pas en panne, en témoigne la décision, dimanche, de deux institutions pétrolières libyennes rivales de fusionner après deux ans de division dans le secteur des hydrocarbures. Moustafa Sanallah, président de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et son homologue, Nagi Al Maghrabi, nommé par le gouvernement basé dans l'Est, ont convenu de «réunifier la NOC», selon un communiqué sur le site officiel de la compagnie pétrolière. Conformément à cet accord, M. Sanallah demeure président de la NOC, tandis que M. El Maghrabi «rejoint le conseil d'administration» de la compagnie. «Il n'y a qu'une seule NOC et elle est au service de tous les Libyens», a souligné M. Sanallah. Cet accord de fusion est «un message fort au peuple libyen et à la communauté internationale» qui montre que le Conseil présidentiel (PC) du gouvernement d'union nationale (GNA) «est capable de concrétiser la réconciliation» et d'encourager «l'unité et la stabilité d'autres institutions», a-t-il dit. «Nous avons fait le choix stratégique de mettre nos différends de côté (...) et de placer la NOC sous l'autorité du Parlement» reconnu, basé à Tobrouk dans l'est, «du Président (Fayez El Sarraj) et des membres du Conseil présidentiel», a indiqué pour sa part Nagi Al Maghrabi, président de la NOC rivale, basée dans l'est. D'après le communiqué, le siège principal de la NOC serait à Benghazi et les deux parties ont convenu d'y tenir des réunions régulières, «si la situation sécuritaire le permet» et d'un «budget de fonctionnement unique jusqu'au terme de l'année fiscale». Attentats à Benghazi La situation sécuritaire dans cette ville reste précaire. Un responsable de la sécurité a échappé de justesse, dimanche, à un attentat à la voiture piégée qui a fait deux morts, selon une source militaire. Il y a eu deux morts et sept blessés dans l'attaque, a indiqué l'agence de presse libyenne Lana, sans autre précision. L'attentat s'est produit avant l'aube dans le quartier Al Fouehate, dans la banlieue ouest de Benghazi, au passage du convoi d'un responsable de la police scientifique, Hamada Al Ramli. Cette unité relève du ministère de l'Intérieur du gouvernement non reconnu qui siège dans l'est de la Libye et qui refuse de céder le pouvoir au gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale et installé dans la capitale Tripoli. Deuxième ville de Libye située à 1000 km à l'est de Tripoli, Benghazi est depuis près de deux ans le théâtre d'affrontements sanglants entre les forces de sécurité et des terroristes du groupe autoproclamé Etat islamique (EI) et ceux d'Ançar Charia, proche d'Al Qaîda. A Benghazi, les milices et les unités de l'armée sont sous le commandement du général Khalifa Haftar, soutenu et appuyé par l'Egypte et qui est loyal aux autorités parallèles de l'est du pays. A Syrte, les forces placées sous l'autorité du gouvernement d'union nationale sont sur le point d'écraser Daech et de reprendre la ville aux terroristes.