Aïssa Amaghchouche, connu pour être le magnat du commerce de l'or à Batna et non moins investisseur dans un projet de cimenterie, en compagnie de son associé, Djellal Bouzki, a annoncé le gel de ce projet lors d'une conférence de presse animée hier au siège de la wilaya. Cette annonce survient en réaction au mouvement de contestation organisé par la population de Oued Taga contre l'implantation de ce qu'elle qualifie d'«usine de destruction, de poussière et de mort». Pour rappel, une marche imposante qui a rassemblé environ 15 000 personnes — soit la quasi-totalité des habitants de la commune — a été organisée vendredi passé. La tentative d'organisation d'une contre-manifestation, samedi, par l'un des promoteurs qui a ramené des dizaines de personnes par bus, a été déjouée par la population locale et les animateurs du mouvement, qui ont évité l'affrontement en agissant avec prudence. La décision annoncée hier a été qualifiée de «sage». L'investisseur a en outre déclaré que sept communes ont émis le vœu d'héberger le projet, mais selon lui, d'autres voix de Oued Taga lui sont parvenues et l'auraient prié de le garder en place et de le relancer une fois les ardeurs de la fronde calmées. La colère des habitants de Oued Taga, soutenus par de nombreuses associations de défense de l'environnement, concerne l'opposition des citoyens de cette paisible commune (40 km au sud de Batna) à l'implantation d'une cimenterie aux abords du chef-lieu de commune et à l'orée d'une forêt. En dépit des assurances des investisseurs quant au respect de l'environnement et malgré les pressions exercées par des responsables politiques d'Alger, les citoyens ont montré leur capacité de résistance et d'organisation en empruntant une démarche pacifique et efficace.