Pouvez-vous m'aider, s'il vous plaît, nous orienter pour une bonne formation universitaire ? Comme vous avez de l'expérience et un niveau, je crois que vous êtes à même d'aider mon fils/ma fille à choisir une spécialité prometteuse à l'université»... Au premier jour des préinscriptions universitaires des nouveaux bacheliers, les gérants de cybercafés ont visiblement, changé de vocation à Blida. Ils sont devenus conseillers d'orientation pédagogique pour la circonstance ! Ces jeunes sont très sollicités par des parents et les nouveaux bacheliers, pressés d'opter pour une formation universitaire de qualité et surtout offrant des opportunités d'emploi à l'avenir. Ces espaces sont, en effet, pris d'assaut, dès les premières heures de la matinée, tant l'enjeu est de taille, celui de faire une «bonne» préinscription. Les débats sont parfois houleux devant le bureau du gérant du cyber, qui peine à satisfaire tout ce beau monde qui lui impose une nouvelle fonction. «Attendez, je suis la première arrivée ici, je veux finir vite !» lance une dame à une autre, toutes les deux en compagnie de jeunes filles nouvelles bachelières, dans un cybercafé du quartier Montpensier. D'autres clientes s'insurgent : «Un peu de respect, et calmez-vous, nous sommes toutes ici pour le même besoin !» Le jeune gérant du cyber a du mal à maîtriser cette ambiance électrique. Il tente de rassurer ses clientes, tout en faisant preuve d'une honnêteté exemplaire. «Je ne suis pas spécialiste dans l'orientation, je vais seulement essayer de vous aider», lance-t-il. Et cette image d'un homme âgé, venu seul, dans un cybercafé de Bab Dzaïr, reste la plus marquante. Muni du relevé de notes de sa fille ayant décroché son bac avec à peine 11/20 de moyenne, filière sciences expérimentales, il insiste pour mettre le choix de «médecine» dans toutes les cases. «Je veux que ma fille soit médecin, c'est tout!» réclame-t-il pour amener le gérant du cyber à remplir la fiche de vœux d'une façon propre à lui. Ce dernier lui explique que différentes spécialités devaient être portées dans les cases de la fiche de vœux, mais en vain. La tension monte d'un cran et l'heureux papa perd son sang-froid. « Je suis venu pour inscrire ma fille à l'université. Vous n'avez qu'à faire ce que je vous demande et je vous paye. Sinon vous mettez médecine dans une seule case et les autres restent vides», rouspète-t-il, face au gérant du cyber, qui a déjà du mal à gérer convenablement son business en cette journée particulière. Suite à l'intervention de plusieurs autres personnes se trouvant sur les lieux, lui expliquant que ce qu'il demandait était impossible, le concerné claque la porte, déçu ! C'est dire que la généralisation de l'internet mobile (3G) et la possibilité d'effectuer cette étape par les bacheliers eux-mêmes et de chez eux n'ont pas entamé le travail des cybercafés, très sollicités. Et que les nouveaux bacheliers sont en quête d'appui et d'orientation, même auprès de personnes pas toujours bien indiquées pour cette mission