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Culture : Des alternatives innovantes pour relancer le secteur
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Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2016

Partenariat commercial, mécénat, crowdfunding...Les entrepreneurs culturels peuvent désormais compter sur d'autres stratégies de financement puisque le budget de la culture a été revu à la baisse.
Avec la suppression de plus de cent festivals, le secteur de la culture s'est figé, et dans le développement national et la promotion artistique. En effet, comme annoncé il y a quelques semaines par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, pas moins de 77 festivals sont maintenus, dont une trentaine de Festivals internationaux, sur les 186 qu'organise l'Algérie chaque année. Certains festivals ont été suspendus et d'autres fusionnés. Une conséquence directe de la politique d'austérité mise en place, cette année, par le gouvernement.
D'ailleurs, dans le cadre de la LFC 2016, le ministère de la Culture a bénéficié seulement de 19, 05 milliards de dinars. «La nouvelle a été mal vécue par des directeurs de festival, surtout dans des wilayas enclavées, dont l'activité culturelle se réveille à l'occasion d'un festival national ou local. C'est regrettable !», affirme Nadhim Chaïb, cadre dans une entreprise nationale et promoteur culturel. «Mais que peut-on réellement y faire ? Ni les associations ni les artistes ne pourront aller contre la machine répressive du gouvernement.
Ceci donne une idée bien précise de la valeur de la culture dans notre pays», regrette-t-il, sans manquer de rappeler qu'il y aurait tout de même une sortie de secours pour certains. «On peut se consoler que les directeurs de la culture des wilayas sont libres d'organiser des événements artistiques “sponsorisés'' par les opérateurs économiques privés, comme annoncé par le ministre. Mais ont-ils les outils pour le faire ?
Puisqu'ils ont toujours bénéficié des subventions de l'Etat…», se demande Nadhim, sans conviction apparente. Il a passé plus de quinze ans dans des entreprises multinationales, il considère que le budget dont elles disposent suffirait largement à maintenir certains festivals et autres manifestations tout au long de l'année. Cependant, ces entreprises ne sont ni habilitées ni autorisées à investir dans le secteur
Cigarette
«Des multinationales, qui déboursent des centaines de millions pour des fêtes et des événements privés, ne peuvent pas en faire autant quand il s'agit de sponsoriser un album, un concert, un festival local, etc. Je pense surtout aux entreprises étrangères qui commercialisent du tabac et qui ont un budget faramineux», précise-t-il.
Un cadre au ministère de la Culture avoue ne pas être du même avis que Nadhim. Selon lui, il ne faut pas «vendre» la culture «au prix d'une cigarette. «On ne peut pas accepter que des spectacles soient sponsorisés par une marque de tabac ou d'alcool, alors que nous essayons de créer une ambiance familiale.
Qui irait voir un concert de chaâbi sponsorisé par une marque de bière ? La culture, c'est aussi défendre nos valeurs tout en respectant le public», dit-il. Une autre source du ministère rappelle que depuis plus de deux ans, des «efforts» sont consentis afin «d'encourager des jeunes dans la création de PME», afin de mener des projets dans le secteur artistique.
Pour Sara B., responsable d'une boîte de communication, le fait de lancer plusieurs projets a contribué à sa réussite. «J'ai investi dans un matériel audiovisuel sophistiqué que je loue à des privés, c'est grâce aux bénéfices que j'ai pu développer d'autres services dans mon entreprise, qui n'a même pas quatre ans d'existence», affirme-t-elle, sans pour autant oublier l'objectif premier de son projet.
«Au début de cette aventure, je voulais surtout aider les artistes qui n'avaient pas de visibilité. Je me suis vite rendu compte que c'était un travail prenant, qui demande beaucoup de temps, de moyens et de réseau. J'étais incapable de faire les trois en même temps. J'ai donc percé dans la production de supports de communication pour les entreprises.»
Sponsoring
Sans se résigner, Sara, consciente des potentialités dans le secteur culturel, s'est engagée dans une formation en Espagne afin de poursuivre son rêve de promotrice culturelle et de gestion de projets. «Il a fallu attendre la création de micro-sociétés et de boîtes de communication qui activent dans l'événementiel pour voir les multiples modèles de sponsoring en Algérie.
On pourrait citer le cas des opérateurs de téléphonie mobile», déclare Nesroun Bouhil, responsable communication et marketing au sein de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels (ONGEBC). «Le sponsoring culturel est une nouvelle tendance, puisque c'est le ministère de la Culture qui alloue des subventions et des enveloppes aux projets cultuels.
De ce fait, le sponsoring n'a pas été encouragé», explique-t-il. Avant de demander des fonds privés, Nesroun préconise de bien se préparer avant d'aller chercher du financement auprès d'une société : «Le promoteur ou le médiateur du projet culturel doit préparer et déposer un dossier complet avec les éléments qui forment son projet, par exemple le montage financier.
Généralement, les sociétés désignent des commissions composées de plusieurs membres qui se rencontrent une à deux fois par mois pour étudier la demande de sponsoring qui sera finalisée par la signature d'une convention dans le cas d'un accord favorable», explique-t-il, tout en mettant en garde le chef de projet de bien choisir son sponsor en fonction de son secteur «d'activité et de sa vocation».
Crowdfunding
Nesroun regrette que dans le cas du foot, le sponsoring est plus important «parce que son public est plus large que le celui de la culture», dit-il, tout en soulignant que la production cinématographique est «moins sponsorisée» que la production audiovisuelle, «donc on revient toujours au public ciblé qui est plus nombreux et mieux développé au niveau du marché audiovisuel qu'au niveau de l'industrie cinématographique».
Cela s'expliquerait, selon lui, par la multiplication de chaînes privées et de boîtes de production contre l'absence d'un réseau de salles de cinéma et de producteurs «parfois démotivés et peu formés» qui s'adressent généralement au Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographiques (FDATIC). «Je pourrais citer le film Harraga Blues de Moussa et Amina Haddad, ainsi que Parfum d'Alger de Rachid Benhadj, qui ont sollicité des entreprises étatiques et/ou privées pour le financement de leur projet cinématographique.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une loi existe qui permet à des entreprises qui souhaitent soutenir un événement culturel de bénéficier d'une réduction sur les impôts. Ce n'est pas négligeable !» La baisse des subventions décourage les institutions culturelles et encourage les particuliers qui font appel au mécénat participatif ou le crowdfunding, ceci permet d'agir concrètement sur l'inauguration d'une nouvelle galerie, la création d'une radio, la restauration d'œuvres d'art et à soutenir d'autres projets.
Concept
«Avec le crowdfunding, il n'y a pas de limite, on peut tout financer. C'est un système économique qui a fait ses preuves à l'étranger et qui peut se généraliser à l'ensemble du secteur culturel en Algérie», explique Salim Trabelci, ancien manager d'une entreprise privée qui pratiquait le mécénat, et qui comptait plus de 250 salariés. «Le seul problème qui se pose en Algérie, c'est qu'il n'existe pas de plate-forme qui réponde à la demande, il faut passer par des pays étrangers.
C'est très compliqué, même si des start-up ont essayé de développer ce concept. Mais je réitère, en l'absence de paiement en ligne, c'est décourageant», affirme-t-il. Pourtant en 2013, Karim Mansoura et Nadir Allam ont fondé la plate-forme twiiza.com présentée comme «une solution qui offre aux porteurs de projets innovants de faire financer leurs projets artistiques, solidaires, sportifs, entrepreneuriaux ou encore écologique».
Sur la plate-forme twiiza.com, on trouve une quinzaine de projets à financer, de l'aménagement d'une salle d'informatique dans une école primaire à l'enregistrement d'un album pour un groupe de musique. «Heureusement, il n'y a pas que le mécénat, le partenariat commercial, ou le financement participatif pour la création. Il existe un autre moyen qui consiste dans le parrainage d'un artiste prometteur ou une structure muséale», explique Sabrina, gérante d'une galerie d'art à Paris. Pourquoi Paris ?
Parce que c'est de là qu'elle arrive à vendre des créateurs algériens qu'elle fait venir pour des résidences, des expositions et des échanges artistiques. «C'est un bon moyen qui évite la tracasserie administrative et le flou. Ça permet aussi d'investir dans des artistes qui ont du talent et qui sont appelés à faire une carrière internationale. On n'est pas nombreux à le faire, car ça demande beaucoup de moyens, il faut beaucoup de patience pour dénicher la perle rare !», avoue-t-elle.


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