La marge de manœuvre du Maroc concernant le dossier du Sahara occidental ne cesse de rétrécir, quand bien même certains voudraient croire ou faire croire le contraire. Le mois de juillet qui s'achève est riche en éléments prouvant tout le contraire. Qu'on en juge. Rabat avait d'abord rendez-vous avec le Conseil de sécurité des Nations unies qui, en avril dernier, lui avait donné trois mois pour revenir sur sa décision d'expulser la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) du territoire qu'il occupe et où elle est déployée depuis septembre 1991. Le royaume s'y est totalement soumis et applique à la lettre cette résolution venue en appui au secrétaire général de l'ONU pris à partie par le Maroc après ses propos soutenant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ban Ki-moon ne venait en fait que réitérer la position de l'ONU sur cette question. Et ce mardi 26 juillet, le Conseil de sécurité a tout simplement réaffirmé ses positions consistant depuis février 1997 à «remettre sur les rails le plan de paix». Et là, il s'agit de négociations entre les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc devant aboutir à la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. «Les membres du Conseil de sécurité ont souligné l'importance de la relance des négociations directes (entre le Front Polisario et le Maroc) pour parvenir à une solution politique garantissant le droit à l'autodétermination au peuple sahraoui», a ainsi déclaré le président du Conseil de sécurité, Koro Bessho. Quelques heures auparavant et cela ne tient pas du complot mais du seul hasard, le secrétaire d'Etat adjoint américain, Antony Blinken, rappelait à Alger l'appui de son pays au «processus des Nations unies visant une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce conflit et (son soutien) aux efforts de Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental pour faire avancer ce processus». Ou encore le vote récent de l'ONU déclarant le Front Polisario seul représentant du peuple sahraoui. En ce sens, la mission de l'émissaire onusien ainsi que sa feuille de route sont celles établies en 1997 et elles renvoient aux seules résolutions du Conseil de sécurité stipulant toutes l'autodétermination du peuple sahraoui. Rabat avait déjà perdu son bras de fer au sujet de M. Christopher qu'il voulait voir dessaisi de ce dossier, Ban Ki-moon et les Etats-Unis s'y étant opposés avec fermeté. La semaine marocaine, ce sont aussi ces supputations liées à un siège au sein de l'Union africaine plutôt mal agencées, et encore plus mal défendues, car en totale méconnaissance des statuts de l'ONU. Quelle maladresse, mais surtout une impardonnable erreur de jugement sur ce que l'UA ferait ou devrait faire. Manquer à ce point d'arguments ? Mais le Maroc n'en a jamais eus justement, alors que la position de l'ONU au sujet du Sahara occidental n'a pas changé depuis un demi-siècle.