Selon des rapports onusiens, la Minurso n'a pas encore repris ses activités en dépit de l'expiration des délais fixés à Rabat à cet égard. L'étau se resserre autour du Maroc dont l'isolement international se fait sentir de plus en plus après l'appel de l'UA à la nécessité pour le peuple sahraoui de jouir pleinement de ses droits légitimes, et voilà que le Conseil de sécurité vient d'appeler, à son tour, à la nécessaire reprise des négociations entre Rabat et le Front Polisario afin de parvenir à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Le Conseil de sécurité a appelé, il y a deux jours, à la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Les membres du CS ont été unanimes quant à l'impérative relance des négociations directes entre les parties en conflit afin de parvenir à une solution politique qui pourvoit au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le dernier sommet de l'UA (17-18 juillet à Kigali) a été une occasion pour l'organisation continentale de réaffirmer sa position immuable vis-à-vis de la cause sahraouie appelant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Pour ce faire, le Conseil de sécurité a mis l'accent sur la nécessité de permettre à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) d'accomplir pleinement ses missions et de reprendre ses activités dans les plus brefs délais. «Nous sommes prêts à répondre positivement à la demande du secrétaire général et de son envoyé spécial (pour la relance des négociations) mais Christopher Ross nous a fait part des difficultés qu'il éprouvait à obtenir la coopération du Maroc pour la relance du processus des négociations», avait déclaré mercredi dernier le représentant sahraoui auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari. Le royaume va-t-il plier? Le Maroc s'est conformé à la résolution du Conseil de sécurité concernant le retour de la Minurso dans les territoires sahraouis occupés, alors qu'il avait auparavant affirmé que sa décision était «souveraine et irréversible». Les Nations unies avaient annoncé, la semaine écoulée, le retour du premier groupe de la composante civile de la Minurso à Laâyoune occupée dans l'attente d'une reprise progressive de ses activités. Cependant le Conseil de sécurité n'était pas parvenu lors de sa dernière réunion à fixer une date pour le retour du reste du personnel de la mission. Selon des rapports onusiens, la Minurso n'a pas encore repris ses activités en dépit de l'expiration des délais fixés à Rabat à cet égard. Le ministre d'Etat et conseiller à la présidence de la République sahraouie, El Béchir Mustapha, a souligné que la politique de retour par groupe de la composante de la Minurso auquel recourt le Maroc, est contraire à la décision du Conseil de sécurité. «La mission n'a pas encore atteint la fonctionnalité complète», a fait constater le président du Conseil de sécurité de l'ONU tout en assurant que le Conseil de sécurité allait continuer à suivre l'évolution de ce dossier. Les déclarations de Koro Bessho interviennent dans le sillage de celles du secrétaire d'Etat-adjoint américain. «Notre souhait est que les deux parties (Maroc et Front Polisario) s'engagent dans un dialogue avec une bonne foi pour que les choses puissent avancer vers la résolution de ce conflit», a indiqué Antony Blinken, dans un entretien accordé à l'APS, à l'issue de sa visite en Algérie. «Nous sommes pour le retour de l'équipe de la Minurso...», a signalé le numéro deux de la diplomatie américaine. Une position qui augure d'un carton rouge pour le roi du Maroc. Rappelons que le Maroc avait expulsé en mars dernier 75 membres de la composante civile de la Minurso en réaction aux déclarations du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors de sa tournée dans les camps de réfugiés sahraouis, dans lesquelles il avait qualifié la situation au Sahara occidental d' «occupation».