La fameuse pièce 132 ans d'Ould Abderrahmane Kaki, produite pour la première fois en 1963, toujours d'actualité, revisitée et retravaillée sur les plans de la réalisation et de la scénographie a replongé le public dans l'ambiance des années post-indépendance. Au passage, des scènes rappellent cette manière de faire un amalgame d'humour et de satire, chère à Kaki. « Une pièce qui relate l'histoire de l'Algérie en 132 ans est une meilleure manière de réconcilier ces jeunes avec leur pays, mais c'est aussi une œuvre idéale pour la formation de ces comédiens qui n'ont jamais mis les pieds sur scène », nous révélera Missoum Laroussi, metteur en scène, pédagogue et formateur à l'Institut des cadres de la jeunesse de Tixeraïne à Alger. Ce dernier fera appel à trois professionnels du théâtre. Son assistante sera Fatiha Ourad, diplômée de l'Institut national des arts dramatiques et comédienne au TNA. Abdelhalim Rahmoune se chargera d'une scénographie fortement symbolique mais simple, sobre, discrète et très pratique sur scène. La composition musicale sera confiée à Kased Kamel alors que les effets sonores seront l'œuvre de Madjid Mansouri. La formation de 43 comédiens, tous des agents de la Protection civile, en formation à l'école d'El Hamiz (Alger), dont 22 filles, nécessitera un travail accéléré après la création de la troupe au mois de mai dernier. Une initiative de la direction générale de la Protection civile qui marquera une date fortement symbolique dans l'histoire du théâtre amateur. En dépit de quelques couacs techniques qui n'ont pas permis la mise en valeur des scènes audiovisuelles sur les tréteaux du TRC, les acteurs ont tenu bon sur la scène. La troupe promet déjà. Côté projets, les idées fusionnent dans la tête de Missoum Laroussi. Commencer par puiser du répertoire algérien, Kateb Yacine, Abdelkader Alloula et, pourquoi pas ? le théâtre universel. « On est en train de réfléchir actuellement pour préparer une opérette sur la Protection civile et une représentation d'El Khobza de Abdelkader Alloula », nous confie Missoum. « C'est la meilleure manière de rendre hommage à nos aînés du théâtre et nos grands dramaturges. » Ce ne sera qu'un début pour une aventure appelée à durer encore. Une expérience inédite pour des jeunes acteurs qui débordent d'énergie et… de feu.