Des années après sa mort, l'œuvre du dramaturge et homme de théâtre, Ould Abderahmane Kaki, lui a survécue. Nous en avons la preuve par mille, puisque pas plus loin qu'en début de semaine l'une de ces pièces-phares 132 ans, a mis le feu aux planches dans la ville de Médéa. Ne vous étonnez pas si l'on vous dit que cette pièce a été signée il y a presque un demi siècle, mais aujourd'hui comme hier, 132 ans a littéralement mis les spectateurs en admiration. Cette pièce qui fait partie de notre patrimoine du 4ème art avait marqué le début triomphal du théâtre algérien post-indépendance. Présentée dimanche dernier au complexe théâtral du centre universitaire de Médéa, à l'occasion de la fête des mères, cette pièce a été fortement applaudie par le public. La troupe théâtrale de la direction générale de la Protection civile, qui a su traduire toute la force du texte d'origine, à travers une superbe prestation chorégraphique, a eu droit à une forte ovation qui rappelle les grands et inoubliables moments qui ont empreint le parcours du théâtre algérien. Les amateurs du quatrième art, très nombreux à se déplacer au complexe théâtral de Médéa, ont été gratifiés par une version “ retravaillée ” tant sur le plan de la chorégraphie, la scénographie que l'accompagnement musical, avec l'introduction d'images filmées et de sonorités musicales et de danses reflétant la diversité culturelle de la société algérienne. 132 ans”, une fresque historique complète, écrite juste après le recouvrement de la souveraineté nationale, revient sur les grands événements historiques qui ont marqué la période coloniale.Ould Abderahmane Kaki a choisi cinq dates-symboles chargées d'histoire, dont le cheminement à abouti, 132 ans après, à la libération du pays du joug colonial, à savoir l'insurrection de l'Emir Abdelkader, suivie de la glorieuse épopée de la résistance populaire, l'enrôlement des algériens au sein des troupes coloniales lors de la première guerre mondiale, les événements tragiques du 8 Mai 45, puis le déclenchement de la révolution de novembre 54 et, pour clore le long chapitre de la présence française sur le sol algérien et enfin l'avènement de l'indépendance. Le nombreux public venu apprécier cette production théâtrale a pu revivre à cette occasion une succession d'événements historiques ayant marqué la glorieuse guerre de libération nationale grâce au jeu subtil des jeunes comédiens de la troupe théâtrale de la Protection civile. La générale de la pièce “ 132 ans ”, donnée en 1963 à Mostaganem, comptait ce jour là, parmi une noria de célébrités des arts et des lettres et des autorités politiques de l'époque, le grand révolutionnaire Che Guevara, qui effectuait une visite historique en Algérie indépendante.