Hormis l'APC d'Alger-Centre qui vient enfin d'octroyer des autorisations pour les gérants de parking, l'anarchie persiste dans toutes les autres communes de la capitale. Pourtant, le projet de réguler les espaces de stationnement est vieux de plusieurs années et son utilité n'est pas à démontrer. En fait, dans les rues de la capitale l'arnaque est devenue la règle. Des jeunes, s'improvisant en parkingueurs n'hésitent pas à exiger des automobilistes des droits de stationnement, sous forme de pénalité. «Ça m'arrive de payer 200 DA, voire plus, à des individus méchants et douteux. Ils présentent leur prestation comme une faveur. Ils subtilisent de l'argent à de simples citoyens au su et au vu des autorités publiques», s'indigne un citoyen. A Alger-Centre, à moins que cette situation ne change avec cette dernière mesure, des individus touchent une mensualité en contrepartie de veiller à la réservation d'espaces de stationnement en plein centre-ville. Les payeurs sont de hauts cadres et des commerçants, pour lesquels le plus important est de pouvoir garer leur voiture sans attendre. Des altercations dues à l'anarchie de stationnement sont fréquentes. Dans d'autres communes du centre de la capitale, la situation est plus insupportable. «C'est une véritable jungle», indique une jeune automobiliste. «J'ai payé les frais de parking sauvage, pas loin de chez moi à Belcourt. Le matin, ma voiture a été vandalisée. Le gardien était tout bonnement parti dormir», s'indigne-t-elle. La liste de ce genre de mésaventures est interminable. Mais ce qui est incompréhensible, c'est le laisser-aller des autorités quant à ce problème pourtant épineux. Bien que le ministère de l'Intérieur et les services de wilaya aient, à plusieurs reprises, depuis des années, annoncé l'organisation imminente des parkings sauvages, en exigeant des autorités locales de délivrer des badges aux gardiens, cette instruction reste sans suite. L'on croit savoir qu'à chaque fois, un bras de fer opposait les autorités locales aux parkingueurs. Ces derniers préfèrent ne se soumettre à aucune autorité afin d'appliquer leurs propres règles et imposer les tarifs qu'ils veulent, au détriment du citoyen lambda. «C'est une activité informelle, qui pénalise des milliers d'automobilistes et qui ne génère aucun bénéfice pour l'Etat. Pourtant, ces parkingueurs gagnent beaucoup d'argent. Certains sous-louent leurs espaces après avoir fait fortune», dénonce un habitant de la capitale. En attendant que ces espaces de non-droit reviennent un jour sous le giron de l'Etat, force est de relever que la situation ne cesse d'empirer. Malgré les parkings à étages réalisés çà et là, trouver un espace de stationnement à Alger demeure un casse-tête chinois. Un problème appelé à durer en l'absence d'une solution radicale en mesure d'alléger le centre de la capitale des milliers de voitures qu'y affluent quotidiennement.