La concession des plages au privé a déjà été annoncée l'année dernière par l'ex-ministre du Tourisme, Amar Ghoul, puis réitérée cette année par celui de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, le 13 mai dernier dans une instruction. Le ministre demande de «surseoir à toute procédure de concession de plages ou de portions de plage à des opérateurs privés, hormis celles accordées aux établissements hôteliers et complexes touristiques sur une superficie correspondant à celle de l'exploitation de l'établissement», lit-on dans une instruction adressée aux walis des 14 wilayas côtières. Mais depuis cette date, les responsables sont divisés sur la possibilité d'application de cette note. A Alger, le wali a fait appel aux éléments de la Gendarmerie nationale pour rétablir l'ordre sur les plages et chasser les pseudo-gardiens de parking et autres loueurs de parasols et de tables déjà installés. Les directeurs du tourisme préfèrent que les plages soient gérées par des particuliers. «Cette idée sera soumise au ministère en marge des réunions prévues en prévision de la prochaine saison estivale», affirme Rachid Ghedouchi, directeur du tourisme et de l'artisanat. Il estime que «la bonne gestion des plages nécessite leur concession à des opérateurs privés. C'est pour cette raison que nous sommes pour la réhabilitation du système, d'autant que c'est toujours une rente bénéfique pour les caisses des communes balnéaires». Mais du côté de sa tutelle, l'avis est autre : «La démarche évolue graduellement, il nous faut deux à trois ans pour que les choses rentrent dans l'ordre et que les wilayas arrivent à instaurer la mise en œuvre des nouvelles orientations. Il faut peut-être lancer un débat sur la faisabilité de la chose», précise une source auprès du ministère du Tourisme. En attendant que la tutelle et les directions tombent d'accord, les estivants, eux, ne comprennent rien : certains payent, d'autres ne payent pas et il y en a même qui terminent leur journée à la plage par une bagarre. n