Le projet de village touristique à Madagh, dont il a été question il y a près d'une décennie, est revenu à l'actualité par la voix du ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, en visite à Témouchent. Dans son annonce, Abdelwahab Nouri a indiqué que c'est Djillali Mehri qui va le réaliser, à l'instar de celui qu'il a créé à El Oued. Ainsi, la bataille entre plusieurs prétendants sur le site, tous des grosses pointures dans le secteur de l'hôtellerie, a fini par être close à un haut niveau de la prise de décision. Le troisième élément-clé, et le plus notable, réside dans le fait que c'est sur le territoire de la wilaya de Témouchent (Madagh 2) et non celui d'Oran (Madagh 1) que le projet verra le jour. Cela signifie subséquemment la renaissance de la ZET de Madagh de 284 ha. En effet, créée en 2010 par décret exécutif, elle a été enterrée en 2014 parce qu'en 2008, sa plage avait été retenue pour l'implantation d'un abri de pêche sur décision de «haut lieu». Ni les autorités locales, ni le ministère du Tourisme, ni celui de l'Environnement ne le savaient. Ils en avaient été surpris, sachant que le projet d'abri de pêche met en danger le site protégé des îles Habibas. On ne s'est aperçus du fait accompli que lorsqu'un chantier s'est installé à Madagh 2 pour réaliser l'infrastructure, ce qui a mobilisé les opposants au projet sur les réseaux sociaux et fait apporter des correctifs à son plan d'exécution. L'incompréhension avait été énorme parce que l'abri de pêche est pour d'aucuns d'une inutilité avérée. La seule explication logique était que le projet déclaré n'était pas celui-là. Des officiels avaient par la suite susurré que l'abri serait en partie une marina pour l'accueil des bateaux de plaisance et qu'une des portions du site serait préservée en plage. Avec l'insertion du projet Mehri sur le site, tout semble aujourd'hui s'éclairer. Il est à noter qu'une fois sa déclaration faite, M. Nouri s'est refusé à toute question de la presse pour ne pas avoir à en dire plus. Au cours de la visite ministérielle, la première étape a été consacrée au complexe thermal de Hammam Bou Hadjar auquel a été octroyé par l'Etat une enveloppe de 870 millions de dinars pour l'étude et la réalisation de travaux d'aménagement et d'augmentation de ses capacités d'accueil. L'étude a été livrée il y a une année, mais le lancement des travaux n'a pas été effectué parce que l'appel d'offres aurait été infructueux, ce qui n'a pas semblé convaincre le ministre. Il a fait mauvaise figure aux responsables de l'EGTT dont le complexe relève de leur entreprise et leur a enjoint que les travaux débutent dans un mois, ce qui est bizarre sachant les procédures strictes en matière de passation des marchés publics. A Témouchent, l'érection d'un hôtel sous le label EDEN STOP a constitué la seconde étape de la visite. Cette infrastructure de milieu de gamme (3 étoiles), dont les travaux ont été lancés début 2016 et devront s'achever début 2018, fait partie d'un ensemble de projets hôteliers engagé par le groupe EDEN sur le nord du pays. Sur la plage de Rachgoun, des estivants se sont plaints du racket que leur imposent des plagistes autoproclamés et dont les services reviennent jusqu'à 1500DA pour quatre chaises et un parasol. Curieusement, le jour de la visite du ministre, ces plagistes avaient disparu, ce qui soulève bien des questions. La troisième étape parmi d'autres qui a retenu l'attention est celle consacrée au complexe Mekki, un village touristique à la conception architecturale innovante, ainsi que le choix des matériaux de construction utilisés. Son propriétaire est en conflit avec la CNEP qui ne reconnaît curieusement pas la qualité touristique de son projet et qui lui impose de ce fait de ruineuses conditions de remboursement de son crédit. Le ministre à promis d'étudier la question avec le ministère des Finances. Auparavant, une halte a été consacrée à un chantier d'hôtel en R+5, à l'entrée de Sassel, avec 54 suites et 21 chambres.