C'est le grand branle-bas de combat au sein de la Sûreté nationale depuis quelques jours. Selon des sources proches de l'institution, l'Inspection générale des services (IGS), ou la police des polices, est en train d'enquêter sur une grave affaire liée au trafic de cocaïne, dans laquelle certains responsables et officiers pourraient être impliqués. Un dossier complet aurait été envoyé, selon nos sources, à la Présidence, laquelle a instruit le premier responsable de la Sûreté nationale d'ouvrir une enquête depuis déjà plusieurs semaines. Les premiers responsables convoqués par l'IGS pour être entendus seraient l'ancien patron de l'Office national de la répression du banditisme (ONRB), structure de lutte contre la grande criminalité dissoute par le directeur général de la Sûreté nationale il y a quelques mois, et dont les missions ont été attribuées aux divisions de la police judiciaire. Le patron ainsi que deux de ses officiers ont été relevés de leurs fonctions avant même la dissolution de ce service sans que personne ne soit au courant des motifs de la décision. En outre, les responsables de l'IGS ont également entendu, dans le cadre de leur enquête, le chef de sûreté de daïra de Bab El Oued ainsi que le directeur de la police judiciaire près de la sûreté de wilaya d'Alger. A titre de rappel, ce dernier avait été cité comme témoin dans l'affaire des 2,5 kg de kif trouvés dans le bureau de l'ancien chef de la brigade criminelle d'Alger, condamné récemment à une peine de 3 ans, alors qu'il avait clamé avoir saisi cette drogue sur un trafiquant deux ans auparavant et remis, sur instruction du directeur de la police judiciaire, au service de lutte contre la drogue sans passation de consignes. Le responsable de la police judiciaire, cité comme témoin dans cette affaire, n'a pas répondu à la convocation. Pour l'instant, cette affaire de trafic de cocaïne a fait l'effet d'une bombe au sein de la police et suscite les plus folles rumeurs, d'autant que le premier responsable de l'institution, Ali Tounsi, nous a-t-on précisé, a pesé de tout son poids pour aller jusqu'au bout et assainir profondément les rangs de la police. Il est probable que d'autres responsable et officiers soient convoqués par l'IGS dans les jours qui viennent avant que le dossier ne soit clos et transmis à la justice. Pour nos sources, cette affaire a quelque peu précipité les changements à la tête des sûretés de wilaya et des autres services sensibles de la Sûreté nationale. Il est question, nous a-t-on précisé, de réhabiliter l'image de la police algérienne ternie ces dernières années par les pratiques et comportements de certains de ses agents et responsables. « Les sacrifices consentis par ce corps n'ont pas à être ternis par des agissements individuels d'agents véreux », a lancé notre source, en notant que le DGSN a fait de ce dossier « une affaire personnelle ».