Les cours du pétrole ont fortement progressé jeudi, tirés par un dollar faible et des effets techniques après l'annonce, la veille, d'une baisse inattendue des stocks américains de brut. A Londres, le prix du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat de référence, est monté de 1,04 dollar à 50,89 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE), après avoir progressé la veille. Le cours du baril de référence, le light sweet crude (WTI), a gagné lui aussi 1,43 dollar à 48,22 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex), engrangeant sa sixième séance de hausse consécutive. La hausse ininterrompue depuis près d'une semaine du prix du pétrole a été renforcée, hier, par l'annonce d'un recul inattendu des stocks américains de brut. L'annonce d'une production américaine en hausse n'a pas semblé inquiéter les investisseurs, dans un contexte de discussions des pays exportateurs sur un possible gel de la production, jugée trop abondante. Les cours restaient en effet soutenus par les discussions préalables à une réunion informelle de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), prévue en marge du Forum international de l'énergie qui se tiendra du 26 au 28 septembre à Alger. Cette agitation, renforcée par des déclarations de la Russie, laisse penser que certains producteurs voudraient une action concertée de gel de production de façon à soutenir les cours. Le ministre saoudien du Pétrole, Khalid Al Falih, s'est montré ouvert, la semaine dernière, à des discussions visant à stabiliser le marché et à soutenir les cours, lors de la prochaine rencontre d'Alger. Un changement de ton inattendu de la part du premier producteur de l'OPEP. Mais la plupart des analystes sont sceptiques quant à la concrétisation éventuelle de ces déclarations. Dans son rapport mensuel publié la semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement révisé à la baisse sa prévision de croissance de la demande l'an prochain «en raison de perspectives macroéconomiques plus faibles». «Mais l'OPEP comme l'AIE estiment que le marché est en train de se rééquilibrer, avec une hausse de la consommation et une baisse de la production non-OPEP. C'est une tendance qu'on ne peut pas nier et un facteur positif de redressement du marché», note Francis Perrin, président de Stratégies et Politiques énergétiques.