Cette rencontre informelle aboutirait-elle à une réduction ou à un gel de la production indispensable pour un rebond des cours du brut ? Les pays membres de l'Opep et non-Opep voient en la réunion ministérielle de l'organisation, prévue au mois de septembre prochain à Alger, une occasion inouïe pour engager des discussions en vue de stabiliser le marché. Le ministre saoudien du Pétrole, Khalid al-Falih, a eu à le rappeler ce week-end. Cette réunion informelle, qui se tiendra en marge du 15e Forum international de l'énergie programmé du 26 au 28 septembre en Algérie, se veut "une opportunité pour les ministres de l'Opep et de pays exportateurs majeurs non-Opep de se rencontrer et de discuter de la situation du marché, y compris de toute action possible nécessaire pour stabiliser le marché", a-t-il affirmé jeudi dernier. L'annonce en début de semaine d'une réunion extraordinaire de l'organisation a relancé les espoirs d'un accord de gel de la production, après l'échec d'un sommet en ce sens en avril dernier entre la Russie et la plupart des membres de l'Opep. En réaction à cette nouvelle, le prix du baril de Brent, coté à la Bourse ICE de Londres, a aussitôt enregistré une hausse de plus de 5%, dépassant la barre des 46 dollars alors qu'il est descendu jusqu'à 42 la semaine dernière. Cette sortie médiatique est, pour le moins, inattendue, étant donné que l'Arabie saoudite, principal producteur de l'Opep, voire du monde, s'oppose de manière catégorique à toute décision visant à réduire l'offre. Les déclarations du ministre saoudien ont été ainsi bénéfiques au cours de l'or noir. Cette reprise vient, en fait, contenir, un tant soit peu, le repli qui a caractérisé le marché ces derniers jours, engendré par l'annonce des stocks de brut américains et les perspectives pessimistes de la demande mondiale de pétrole pour 2016 et 2017, évaluées, il y a quelques jours, par l'AIE. Toutefois, "la baisse des cours observée récemment et la volatilité actuelle des marchés n'est que temporaire", indique le communiqué de l'Opep, qui évoque des facteurs conjoncturels comme l'annonce du Brexit et des surplus de stocks. "Les prévisions de hausse de demande de brut aux 3e et 4e trimestres, couplée à une baisse des disponibilités, amènent les analystes à conclure que la baisse des marchés n'est que momentanée et que les prix du pétrole progresseront durant la dernière partie de 2016", ajoute l'organisation. Ainsi, les cours ont rebondi vendredi et ont signé une hausse hebdomadaire à l'issue d'une semaine particulièrement hésitante sur les perspectives d'offres, certains investisseurs choisissant de parier en hausse avec le soutien d'un affaiblissement du dollar. Déjà en hausse de près de deux dollars la veille, le cours du baril américain de référence (WTI) a encore pris un dollar à 44,49 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'affichait dans le vert sur la semaine. "C'est que nous sommes de nouveau optimistes quant à la solidité de la demande et à une stabilisation de l'offre", a expliqué l'expert, Phil Flynn, de Price Futures Group. Les cours avaient chuté en juillet, face à la prise de conscience du niveau toujours élevé de l'offre ainsi qu'aux incertitudes sur la demande, et ils tentent désormais de se redresser tout en observant des fluctuations importantes depuis le début août. Parmi les éléments encourageants cette semaine, "le marché se concentre sur les chances d'un accord au sein de l'Opep le mois prochain à Alger", a remarqué M. Phil Flynn. "Un accord reste improbable", avouent, en revanche, les analystes de Capital Economics, notant que dans la mesure où "la plupart des pays produisent quasiment déjà leur capacité (maximum), s'accorder sur un gel de la production aux niveaux actuels n'est guère susceptible d'accélérer beaucoup le rééquilibrage du marché". B. K.