Le FFS considère que son projet de reconstruction du consensus national «est inéluctable» et «se fera avec, contre ou sans les forces qui s'y opposent». L'occasion du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam a servi au parti pour le dire et réitérer sa volonté d'arriver à un consensus pour «libérer le peuple». Dans son discours lu, hier, à Ifri, Abdelmalek Bouchafa a déclaré qu'à Ifri «a été réalisé un consensus national», celui entourant «une stratégie de libération nationale». «Que pouvons-nous faire aujourd'hui pour reprendre en main notre destin, dans la clarté, sans démagogie et sans fausses promesses» s'est-il interrogé rappelant qu'après l'indépendance, il y avait «toutes les chances» de «concrétiser les idéaux de la Révolution». La désillusion a été telle qu'«aujourd'hui, ajoute-t-il, la démocratie, l'Etat de droit et le développement ne sont pas au rendez-vous». L'Algérie est aujourd'hui dans «une situation difficile et périlleuse», où «les questions de la légitimité, de la stabilité, de la cohésion nationale et de l'équité sociale, même posées dans un cadre national, continuent de ne recevoir que des réponses partiales et partielles». Au FFS, on reste convaincus que toutes ces questions «pourraient tout au moins faire l'objet de débats démocratiques et citoyens pour éviter la résurgence des archaïsmes et des clivages dans la société». Abdelmalek Bouchafa attire l'attention sur «l'enjeu de la souveraineté», économique et politique, qu'appellent les «bouleversements géopolitiques qui ont lieu dans le monde et particulièrement dans notre région». Il s'interroge si le pays pourra y faire face et si nous sommes «en mesure d'échapper à la supervision et au contrôle de notre économie par les centres qui mettent en place un nouvel ordre mondial». Le contexte de la mondialisation est présenté comme générateur de «l'insécurité, de la précarité, de l'appauvrissement de notre société et d'un délabrement croissant de l'Etat et des institutions». «Saurons-nous demain sauver et préserver l'Etat algérien sans sauver le régime. Que devons-nous faire ?» C'est l'une des questions que l'on se pose au FFS où l'on ne croie pas «à des réformes où la répression politique et juridique étaie la répression économique».