Abdelmalek Bouchafa Selon les dirigeants du FFS, le projet de reconstruction du consensus national reste toujours la clé de la crise. Le secrétaire général du FFS, Abdelmalek Bouchafa, a, hier à Boumerdès, à l'occasion de la tenue du congrès fédéral du parti dans la wilaya, renvoyé dos à dos le pouvoir et l'opposition qu'il accuse d'alimenter un scénario destiné à détourner l'opinion publique des questions essentielles, à savoir, les libertés, la démocratie, la justice sociale, etc. En somme, «le pouvoir et l'opposition veulent leurrer le peuple», selon lui. «Le pouvoir ne sait pas, ne veut pas et ne peut aller vers le changement. Le pouvoir législatif est au service du pouvoir exécutif. La loi sur les retraites anticipées, comme toutes les autres lois, va passer comme une lettre à la poste. Le pouvoir en place ne se soucie d'aucune légitimité. Les politiques et les pratiques du pouvoir sont une menace sérieuse pour la pérennité de l'Etat. Il s'agit d'un pouvoir anticonstitutionnel qui utilise une majorité préfabriquée dans le seul objectif d'assurer sa survie à travers l'organisation d'une succession dans la continuité», a-t-il affirmé à l'endroit du pouvoir. Au sujet de l'opposition, M.Bouchafa a indiqué qu'elle agit dans un simulacre qui vise à tromper l'opinion publique et les détourner de ses préoccupations. «Certains partis donnent l'illusion de présenter une alternative mais, en vérité, il ne font que participer à une farce dans le seul objectif de permettre au système de se reconduire sans trop de soucis. Ces gens là sèment l'illusion. Ils sont en train de leurrer les Algériens» a-t-il fulminé en réaffirmant l'attachement du FFS à son projet de reconstruction du consensus national. «Aujourd'hui, le consensus qui a présidé au déclenchement de la guerre de Libération nationale est rompu. Les Algériens n'ont presque plus rien en commun: aucune vision commune, aucune ambition commune. Cette situation est très difficile, d'où la nécessité et l'urgence de reconstruire le consensus national et de libérer le peuple algérien en lui permettant de s'autodéterminer à travers un exercice sain et transparent de la démocratie. Ceci est d'autant plus urgent que toutes les initiatives lancées sur la scène politique nationale ont échoué,» a affirmé Abdelmalek Bouchafa avant d'ajouter que l'on «n'a pas le droit de perdre du temps, l'Algérie est sérieusement menacée, d'autant plus que, en sus de l'absence dune autorité étatique, les convoitises de certains pays étrangers sont de plus en plus exacerbées». Interrogé sur la position que le FFS est appelé à prendre lors des élections prochaines, notamment les législatives, M. Bouchafa, qui a eu à qualifier le nouveau Code électoral d' «arme de destruction massive», a indiqué qu'il est trop tôt pour parler de cette question. «Le FFS n'est pas un parti auquel on dicte ses positions. Il est souverain et il prendra les positions qui s'imposent au moment venu. De plus, le FFS est un parti qui fonctionne démocratiquement. Donc, ce sont les instances dirigeantes qui prendront les décisions nécessaires au moment venu», a-t-il déclaré. Sur le plan organique, le premier secrétaire du FFS a fait savoir que la restructuration du parti se poursuit dans toutes les wilayas du pays avec, comme mot d'ordre, l'ouverture sur la société civile afin d'élargir la base militante du Front. «Le déploiement du parti et la consolidation de ses structures est un défi que j'ai relevé personnellement car je suis convaincu que la force d'un parti réside dans la force de ses structures» a-t-il affirmé. Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du parti, a lui aussi abondé dans le même sens en appelant à l'«élargissement de la base militante du parti et à son ouverture à tous les segments de la société, notamment la société civile». M.Laskri a en outre, appelé le pouvoir à faire preuve de responsabilité et à rouvrir le dialogue avec la classe politique en vue de «reconstruire le consensus national» et permettre à l'Algérie de sortir de la crise dans laquelle elle se débat. «Aucune solution n'existe en dehors du consensus», a-t-il souligné.