Quelques jours après avoir décroché la médaille d'argent sur 800 m, Taoufik Makhloufi n'a pas conservé, samedi, son titre sur 1500 m. Lors de la finale du 1500 m, l'enfant de Souk Ahras s'est contenté de la seconde place (3‘50''11). Il a été battu par le surprenant Américain Matthew Centrowitz (3'50''11) lequel, 108 ans après offre la médaille d'or à son pays dans l'épreuve du 1500 m. Pourtant, avant la grande finale, toute l'attention était focalisée sur Makhloufi et sur l'ancien champion olympique et triple champion du monde, le Kényan Kiprop. Comme aux Mondiaux de Pékin en 2015, Makhloufi a été piégé par une erreur tactique, dans une course où le rythme était le plus lent de l'histoire des finales olympiques ou des Mondiaux du 1500 m. Au lieu d'imposer sa cadence, l'Algérien a laissé l'initiative à ses adversaires alors qu'il est plus rapide qu'eux. Centrowitz (19e au classement mondial 2016) a été en tête depuis le coup de starter jusqu'au sprint final. L'Américain, deux fois médaillé aux Mondiaux (bronze en 2011, argent en 2013), a été sous-estimé par tous. «Je suis un athlète différent d'il y a quatre ans. A Rio, je suis venu avec un état d'esprit différent. Je suis en grande forme, donc je voulais juste courir à ma capacité», a confié l'Américain après sa victoire devant les grands favoris. Makhloufi, qui voulait marquer les esprits en se lançant dans un challenge, n'a pas pu aller au bout de ses ambitions olympiques : décrocher la médaille d'or et faire retentir l'hymne. En finale, il était resté confiné dans le groupe et malgré une accélération foudroyante au finish, il n'a pu rattraper le vainqueur. Loin de la forme affichée dans les meetings, Makhloufi avait évoqué la fatigue, la veille de la finale. Sa saturation et sa baisse de régime ont profité au vainqueur américain, qui a réagi au bon moment. Le Kenyan Asbel Kiprop, donné comme grand favori, est passé aussi à la trappe. Cette fois, il a couru tout seul et n'a pas été aidé par son compatriote Ronald Kwemoi (6e place).