De la médaille de bronze aux jeux scolaires arabes à Alger en 2006 aux deux médailles d'argent du 800m et du 1500m des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en passant par celle en or aux J.O. de Londres 2012, il faut reconnaître que la progression de l'athlète algérien Taoufik Makhloufi est prodigieuse au point où il est vraiment rentré dans l'histoire de l'athlétisme algérien avec trois médailles en deux éditions des J.O. consécutives! Il a donc bien raison notre compatriote Taoufik Makhloufi qui a qualifié d`historique sa brillante victoire en finale des Jeux olympiques au stade olympique de Londres en 2012 devant 80 OOO spectateurs émerveillés, offrant ainsi à l'Algérie sa seule médaille dans ces joutes, en estimant samedi soir après avoir réussi sa deuxième médaille d'argent dans les J.O. de Rio sur le 1500m après celle du 800m de lundi dernier que «J'ai gravé mon nom dans l'histoire du sport algérien». Et le natif de Souk Ahras a bien illustré la situation actuelle dans la mesure où il est devenu le premier athlète algérien à arracher deux médailles dans une même édition des J.O. et surtout d'avoir été le seul à avoir sauvé l'Algérie dans la hiérarchie mondiale des J.O. avec ses deux médailles d'argent, mais qui aux yeux des Algériens, tous les Algériens, ce sont deux médailles équivalentes à deux en «or» pour un athlète en «or». Lorsqu'il a annoncé il y a une dizaine de jours qu'il s'alignerait sur deux distances le 800m et le 1500m, Tafoufik Makhloufi et son staff savaient bien la grande responsabilité qu'ils venaient de prendre au moment où l'Algérie n'avait enregistré aucune médaille. Le défi était bien grand, ses ambitions pour défendre coûte que coûte le drapeau algérien montrent très bien la «personnalité» de Taoufik Makhloufi pour se surpasser afin de réaliser cet autre «rêve» après celui de la médaille d'or des J.O. de Londres 2012 qu'il avait déjà réalisé. Et pas plus tard que samedi soir, et à peine cinq jours après sa première médaille d'argent sur le 800 m derrière l'intouchable David Rudisha, le natif de Souk Ahras a réussi à monter sur le podium pour la seconde fois en obtenant une deuxième médaille d'argent sur le 1500 m devancé par l'Américain Mathew Centrowits lors d'une finale très lente et tactique. Avant la course, on attendait bien une bataille bien annoncée entre le champion olympique 2008, le Kenyan Asbel Kiprop, et le médaillé d'or de 2012, Taoufik Makhloufi, mais sur le terrain de Rio cette bataille n'a pas eu lieu en dépit du fait que les deux performers se sont bousculés à la cloche, et tous deux ont été bien surpris par Centrowitz dans une course qui s'est déroulée sur un rythme extrêmement lent, correspondant aux chronos qui avaient cours dans les années 1930. Ainsi, notre champion olympique du 1500 m aux Jeux de Londres 2012 a raté de justesse l'or après une course très tactique.Taoufik Makhloufi a couru la distance en 3:50.11 devancé par l'Américain Matthew Centrowitz (3:50.00) qui a mené la course tout au long du dernier tour de piste, tandis que la troisième place est revenue au surprenant New-zélandais Nicholas Willis (3:50.24). Centrowitz, 26 ans, avait pris la 4e place aux JO-2O12 et était devenu vice-champion du monde l'année suivante. Il a été sacré champion du monde en salle cette année.Ainsi Makhloufi, qui avait déjà remporté une médaille d'argent à Rio sur 800m, derrière le Kenyan David Rudisha, est le premier coureur à terminer sur le podium du 800 et du 1500 m dans les mêmes JO depuis Sebastian Coe en 1984 (or du 1500 m, argent du 800 m). «Je suis très fier de ma performance. J'ai réussi mon pari, j'ai décroché deux médailles d'argent sur le 800 et le 1500 m, ce n'est pas quelque chose de facile. Certes, je suis un peu déçu de la deuxième place sur le 1500m, mais ça reste une médaille d'argent. Je suis désormais dans la cour des grands. J'ai gravé mon nom dans l'histoire du sport algérien et des Jeux olympiques avec trois médailles en deux éditions des jeux», a déclaré Makhloufi à l'envoyé spécial de l'APS à Rio. Sacré performance pour cet athlète algérien qui s'est bel et bien sacrifié depuis qu'il était jeune afin de réaliser ses rêves lui qui récolte les fruits de ses sacrifices durant plusieurs années. On se souvient bien que le jeune Taoufik Makhloufi qui est devenu le deuxième coureur après Noureddine Morceli en 1996, à offrir à l`Algérie une médaille d`or olympique sur 1500m chez les messieurs, et qui était alors désormais entré dans la cour des grands sur cette distance. Mais à ce moment-là, faut-il aussi le rappeler, l'intéressé n'a voulu en aucun cas être comparé à son idole qu'il regardait à la télévision lors des jeux d'Atlanta. Morceli est un grand du 1500 m qui a marqué de son empreinte cette distance pendant plusieurs années tout comme Hassiba Boulemarka, ils nous ont montré la voie, chacun a connu une période faste dans sa carrière. J'espère réussir comme eux mais tout en gardant ma personnalité,'' avait-il alors conclu avant de se rendre au cabinet médical pour le traditionnel contrôle d'après-course en 2012 à Londres. Pour arriver à cette consécration olympique à Londres, Makhloufi qui a fêté ses 28 ans le 29 avril dernier, s`est sacrifié durant plusieurs années. Et si on revient un peu plus loin, on retrouve notre technicien Ali Redjimi, coach de Taoufik de 2003 à 2009 lorsqu'il s'entraînait à la section de Souk Ahras de la Protection civile. C'est avec une grande fierté qu'il avait déclaré que j'avais décelé très tôt l`énorme potentiel de Taoufik et j'étais persuadé, avant même les séries, qu'il allait réussir quelque chose de grand''. Et c'est justement, sous la houlette de cet entraîneur que le jeune Makhloufi avait réussi à décrocher sa première consécration: une médaille de bronze aux Jeux scolaires arabes, à Alger en 2006. Dix ans plus tard, la marge est très large et très grande pour que Taoufik Makhloufi entre de plain-pied dans l'histoire de l'athlétisme algérien avec ses trois médailles en deux éditions des J.O. consécutives et surtout avec ces deux médailles d'argent sur deux distances 800m et 1500m de cette même édition des J.O. de Rio de Janeiro. Le Brésil a donc bel et bien son champion historique le grandissime Edson Arantes do Nasciemento dit «Pelé» et l'Algérie a désormais le sien en la personne de Taoufik Makhloufi. Bravissimo champion et surtout grand merci pour ces véritables «leçons» de patriotisme avec le véritable langage, celui des pistes et non pas avec la langue de bois...