Malgré la crise qui s'est durablement installée, les élus de l'APC de Boumerdès ne s'embarrassent nullement à renflouer les caisses de la commune. Bien qu'elle soit imposée par la réglementation, la taxe liée au droit de place n'a jamais été recouvrée par les services concernés, a-t-on appris de source proche de l'APC. Pourtant, rares sont les commerçants qui n'exploitent pas des surfaces relevant de l'espace public. Certains étalent leurs marchandises à même les trottoirs, mais ils n'ont jamais été inquiétés par les autorités. L'exemple le plus édifiant est constaté au niveau de la place Madaure, au centre-ville, où la plupart des commerçants, notamment les propriétaires des cafétérias occupent, à titre gracieux, de vastes terrasses appartenant à la collectivité. Certains estiment à 40 millions de dinars, le manque à gagner pour l'APC. En 2013, une commission de l'inspection générale des finances (IGF) a révélé que d'importants biens de la commune sont cédés à de tierces personnes sans contrepartie, alors que plus de 40 milliards de recettes fiscales n'ont pas été recouvrées par les services concernés, note-t-on encore. Pis, de grandes entreprises et des instituts de renommée nationale domiciliés à Boumerdès s'acquittent de leurs impôts à Alger, révèle-t-on. La nouvelle équipe aux commandes de l'APC fait état de 240 MDA de taxes d'ordures ménagères qui n'ont pas été versées aux caisses de la commune. Le comble c'est que même les grands commerçants ne s'acquittent pas de cette imposition dont le montant varie entre 1000 et 1500 DA/an. Idem pour les frais de loyers des biens communaux. Selon nos sources, la plupart des exploitants des locaux commerciaux de l'APC jouxtant l'Institut de génie électrique et électronique (ex-Inelec) ne se sont pas acquittés du loyer depuis 20 ans. Certains d'entre eux avaient même sous-loué «leurs» locaux à des prix allant jusqu'à 100 000 DA/mois. R. K.