La deuxième journée du championnat national de Ligue 1 a malheureusement enregistré elle aussi son lot de violences. Des échauffourées ont éclaté, avant-hier soir, dans les gradins du stade du 5 Juillet entre des supporters de l'USM Harrach et ceux du MC Alger. Ce n'est qu'après l'intervention des éléments de la Sûreté nationale que les choses sont rentrées dans l'ordre. Les stadiers, mobilisés pour l'occasion par les deux clubs, n'ont été d'aucune utilité. Comment pouvait-il en être autrement alors que ces derniers n'ont bénéficié d'aucune formation en la matière. Le stadier est un métier à part entière. Or, depuis le début du championnat et le retrait des policiers de l'intérieur des stades, les présidents de club se sont contentés de recruter, la veille de match, quelques dizaines de supporters en leur faisant porter des gilets avec la mention «stadier» inscrite au dos. Des stadiers généralement sans aucune formation ni expérience qui doivent faire face à certains «énergumènes» que même les policiers ont du mal à maîtrisr. En plus de cela, alors que le problème des charges sociales et fiscales des salaires des joueurs n'est pas réglé, voilà que le football dit professionnel fait face à ce nouveau souci relatif aux salaires et assurances de ces stadiers. Un responsable d'un club de la capitale que nous avons contacté nous a affirmé qu'aucun stadier recruté par son équipe n'est assuré. La chose est certainement valable pour d'autres équipes. Qu'arrivera-t-il si jamais l'un d'eux est blessé ou, plus grave encore, qu'il décède ? Personne ne veut répondre à cette questiojn. Pour l'instant, la quasi totalité des clubs ne vont pas recruter à temps plein des jeunes qui feront office de stadiers pour travailler deux après-midi par mois. En somme, la sécurité dans les stades ne pourra pas être gérée à l'heure actuelle d'une manière efficace par les clubs. Avant d'arriver au retrait de la police de l'intérieur des enceintes sportives, il aurait fallu mettre sur pied une véritable stratégie allant de la mise en conformité des infrastructures — notamment la sécurité, comme l'installation de systèmes de surveillance — jusqu'à l'élaboration de l'arsenal juridique et administratif encadrant le statut de stadier, de la procédure d'interdiction d'accès au stade… Si des incidents ont eu lieu entre supporters au tout début du championnat, qu'en sera-t-il à sa fin, alors que les enjeux seront grands ? Le pire est à craindre.