Jusqu'où ira-t-on avec l'entêtement des responsables (DGSN, LFP, FAF), qui gèrent le football algérien, de maintenir la décision du retrait des policiers des stades ? Ont-ils réellement conscience que les choses ne se font pas de cette manière et que le maintien d'une telle décision pourrait avoir des conséquences très graves ? Faut-il leur faire savoir que ce n'est pas une tare de reconnaître son tort. Le supporter algérien n'est pas encore prêt à se retrouver devant une situation pareille. Déjà avec la présence des membres du service d'ordre, les dépassements étaient légion, maintenant qu'ils s'éclipsent des regards, le pire est à craindre. Le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, a pris la décision du retrait de la police des stades à compter de la saison 2016-2017. Une décision cautionnée par la LFP et la FAF, histoire de "copier" l'expérience européenne en la matière. Mais, ont-ils réellement pris conscience que ce n'est pas en "copiant" que le problème sera réglé. D'ailleurs, les présidents ont prié dernièrement le patron de la police de revenir sur sa décision. Les craintes de vivre de graves incidents en l'absence des agents de police sont très grandes et les deux premières journées du championnat l'ont confirmé. Bologhine, Tizi Ouzou, 20-Août, 5-Juillet, Relizane... et bien d'autres stades ont été le théâtre d'incidents plus au moins graves. Le désengagement de la police, du jour au lendemain, a mis à nu les carences de gestion des stades lors des matches de football. Pour le moment, le bilan est assez léger avec quelques blessés enregistrés, mais le championnat est encore long. Il reste 28 journées de la Ligue 1 en plus des 30 de la Ligue 2 avec une moyenne de 16 matches par étape. Alors que nous ne sommes qu'au début de la saison où l'enjeu de la compétition n'est pas très important, le premier derby algérois a enregistré des scènes de violence entre les supporters de l'USMH et du MCA. Heureusement que le nombre des supporters était réduit. Les amoureux de la balle ronde en Algérie ne veulent plus aller au stade. "Je ne vais pas risquer ma vie dans un stade. Après ce que j'ai vu samedi au 5-Juillet, il serait hasardeux de s'aventurer dans un stade de foot. Il est préférable de rester chez soi. Nous ne sommes pas prêts pour cette culture", nous dira Farid, un supporter du Mouloudia, qui était habitué à emmener son fils au stade à chacune des sorties des Vert et Rouge au stade olympique. Le derby algérois qui a opposé avant-hier soir l'USMH au MCA a connu de violents incidents dans les tribunes. Une personne a été touchée à la tête par un siège arraché et lancé depuis la tribune supérieure, des armes blanches ont été exhibées dans les tribunes et des stadiers se sont même mis de la partie, parce qu'ils font partie de telle ou telle équipe. Heureusement, il n'y a pas eu mort d'homme, mais au rythme où vont les choses, on risque bien d'annoncer la tragédie un jour. Malgré tout ce qui s'est passé lors des deux premières journées de championnat de Ligue 1, les responsables de la gestion du championnat national ont exclu toute annulation de la décision. On a même fait porter le chapeau aux clubs en indiquant qu'aucun d'entre eux n'a respecté les recommandations, estimant que les actes de violence sont le résultat du manque de responsabilité des clubs. Pourtant, ces derniers ont été pris au dépourvu. En plus de tous les problèmes quotidiens, ils se retrouvent obligés de gérer une nouvelle donne, des plus importantes. Kerbadj a relevé le rôle important du stadier, mais de nombreux clubs affirment qu'ils sont dans l'incapacité d'assurer les salaires de ces stadiers au vu des énormes difficultés financières qu'ils rencontrent. Le championnat observe deux semaines de repos pour permettre à l'équipe nationale de disputer son match face au Lesotho. Les responsables du football national devront se pencher sur la question de la sécurité des stades pour trouver une solution et éviter que le drame ne se produise. Au fait, Algérie-Lesotho bénéficiera-t-il d'une couverture policière ? Malik A.