Les présidents de cub affirment que ces incidents ne devraient en aucun cas remettre en cause la décision du retrait de la police des enceintes des stades, prise dernièrement par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). En tout cas, ceux que nous avons pu contacter pour nous donner leur avis sur la question se disent encore favorables quant à cette mesure marquant une nouvelle ère en matière de sécurisation des rencontres du championnat professionnel en Algérie. « Ce que l'on a vu ce week-end dans nos stades est vraiment déplorable, mais ce n'est pas une raison pour remettre en cause la mesure de retirer le service d'ordre des stades. La preuve, il y a d'autres stades où il ne s'est rien passé, comme nous l'avions vu chez nous à Tizi Ouzou lors du match JSK-MCA », nous a d'ailleurs fait remarquer le boss de la JSK, Mohand Cherif Hannachi. Et de poursuivre : « A mon avis, ce n'est pas du jour au lendemain que les choses vont changer. Il faudra encore du temps pour que le public puisse s'habituer avec cette nouvelle mesure. En tout cas, de notre côté, nous ferons tout notre possible pour éradiquer ce phénomène de la violence et assurer le bon déroulement des matchs sur notre terrain. D'ailleurs, la JSK a déjà recruté plus de 200 stadiers, formés pour ce genre d'exercice. » Même son de cloche chez le président du club chélifien, Abdelkrim Medouar, qui refuse lui aussi d'associer ces incidents à l'absence de la police dans les stades. « A mon avis, ce serait une erreur de remettre déjà en cause cette décision. Les scènes de violences dans nos stades existaient déjà avec la présence des policiers. Ceci dit, il ne faudrait pas généraliser. Ces incidents n'engagent que leurs auteurs et ne représentent nullement les supporters des autres clubs à travers le territoire national. » Et Medouar d'ajouter : « Je reste très favorable à cette mesure du retrait de la police des enceintes des stades. C'est une très bonne initiative pour notre football et les clubs. Seulement, explique-t-il, « le retrait de la police des stades doit se faire de manière progressive. C'est-à-dire qu'il doit d'abord se faire au niveau de la main courante avant de s'effectuer par la suite dans les gradins puis au niveau des guichets et des entrées. Avec le temps, cela permettrait aux clubs de mieux s'organiser et aux supporters de s'habituer à une telle mesure. » Le premier responsable de l'ASO a appelé les autres clubs à apporter leur soutien pour la réussite de cette nouvelle entreprise. « Désormais, les clubs se doivent de jouer le jeu et prendre leurs responsabilités pour participer à la réussite de ce projet. Nous, au niveau de notre club, nous avons déjà pris nos dispositions en confiant le poste de responsable de la sécurité à un ancien commissaire de police très connu ici à Chlef. C'est lui qui se chargera de recruter et former les stadiers », a-t-il affirmé. En revanche, le patron du MCA, Omar Ghrib, trouve trop hâtive l'application d'une telle mesure. « Ce qui s'est passé ce week-end dans nos stades est vraiment regrettable et inadmissible. Ces pseudo-supporters n'ont rien à voir avec le football, encore moins avec le sport. Ils feraient mieux de rester chez eux au lieu de venir mettre la pagaille dans les stades. Je le dis encore une fois, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de former des stadiers en un laps de temps très court. Un mois, ce n'est pas suffisant. A mon avis, il fallait procéder au retrait de la police de manière graduelle. Le temps que tout le monde s'y habitue. Franchement, il est un peu difficile de débuter une nouvelle saison sans le moindre policier dans les gradins. »