En Tunisie, pays qui a fait le choix de sa vocation touristique, on n'a pas la fièvre des barricades des routes qui ferment les portes du tourisme. «C'est grave ! On se fait hara-kiri !» se désole Aroudj Khoudir, patron de l'hôtel Syphax. Il est établi qu'une partie de la clientèle des hôtels de Béjaïa a fait demi-tour face aux routes fermées de la wilaya ou a mis le cap sur d'autres horizons pour éviter ces traquenards et fuir le supplice de ce phénomène tenace. «En 2015, 20 clients, surpris par la fermeture de la route à Akbou ont annulé leur réservation», témoigne Brahmi Mourad, de l'hôtel Brahmi. L'hôtel Sarrasin a, pour cause de la fermeture de la route à Akbou aussi, enregistré, lui aussi, l'annulation de 10 réservations de clients qui ont rebroussé chemin. Des exemples qu'il faudra malheureusement multiplier par le nombre de fois que les routes sont fermées allègrement. Echaudée par ses mauvaises expériences, une certaine catégorie de la clientèle perdue des hôtels évite ces routes piégées. «Ils prennent l'avion, puis une voiture de location pour régler leurs affaires dans la journée même», ajoute Brahmi Mourad. Et c'est autant de clients de moins pour les hôtels et de signes d'inhospitalité. Lorsqu'elles ne sont pas fermées, les routes de la wilaya sont saturées, comme pour finir de jeter le mauvais sort sur toute une région.