A chaque occasion, rues et espaces commerciaux de la capitale reprennent leur état de «jungle urbaine». Si durant l'été, l'activité informelle était moins importante, ces derniers jours l'on enregistre une impressionnante recrudescence. A Bachdjerrah, les espaces libérés lors de l'éradication du commerce informel, grâce à la mobilisation, en permanence, de dizaines de policiers, viennent d'être à nouveau envahis. Les commerçants proposent différentes marchandises étalées à même le sol. L'affluence est assez importante, mais elle devrait augmenter au fur et à mesure que la rentrée approche. Les vêtements pour enfants, les tabliers et autres articles sont proposés en grande quantité. Ce bazar anarchique, entouré de grands centres commerciaux, est une véritable référence pour les ménages aux revenus faibles ou moyens, qui profitent des prix relativement accessibles pour faire leurs achats. A Bab El Oued, l'on s'attend également à une affluence record dans les tout prochains jours. La fête de l'Aïd et la rentrée des classes fait saliver les commerçants, présents en force notamment à la place des Trois-Horloges, un véritable point noir à plusieurs tentacules. Hormis une petite parcelle clôturée et fermement interdite d'accès aux commerçants, cet espace anarchique est resté intouchable. Chaque jour, il reçoit des milliers de clients. A part ces marchés de fruits et légumes et de vêtements, ce marché change d'activité selon les fêtes et les occasions et constitue un véritable point de chute pour les clients des autres wilayas et les revendeurs. A Djemaâ Lihoud et place des Martyrs, dans la commune de La Casbah, le constat est le même. Pour les commerçants, le mois de septembre est une occasion en or pour relancer leur activité après un certain relâchement observé à la fin du Ramadhan. Malgré les descentes inopinées des services de sécurité, l'on trouve toujours le moyen d'échapper aux tentatives d'éradication de ce commerce informel, en passe de supplanter l'activité commerciale régulière. D'ailleurs, aux marchés Meissonnier et Clauzel, au centre d'Alger, les vendeurs à la sauvette sont là, chaque jour que Dieu fait, malgré la présence des policiers. Ce qui n'est point étonnant, sachant que même dans les principales rues, telles que Audin, rue Larbi Ben M'hidi et Didouche Mourad, des vendeurs n'hésitent pas à proposer leurs marchandises, créant l'anarchie et importunant les passants. Dans les prochains jours, il faut s'attendre à un plus grand redéploiement de l'informel, à moins que les autorités publiques ne décident de sévir.