Certains revendeurs ont même été interpellés après avoir essayé de s'opposer à l'injonction de la force publique. Les principaux marchés informels du centre d'Alger sont interdits la nuit, en ce mois de Ramadhan. Ces derniers jours, les tentatives de redéploiement des vendeurs se sont heurtées à l'intransigeance des services de sécurité présents en force sur les places les plus fréquentées. Les années précédentes, les vendeurs de vêtements prenaient d'assaut la voie publique et profitaient des flux de clients, à l'approche de l'Aïd, pour écouler leurs marchandises. Cette année par contre, la donne a changé en raison de la fermeté des services de police, déterminés à éradiquer ces marchés anarchiques, notamment ceux situés sur les places récemment «reconquises». Avant-hier, de jeunes vendeurs, qui voulaient étaler leurs marchandises dans un espace proche de la route, à la place des Martyrs, ont été verbalisés par les policiers. Certains d'entre eux ont même été interpellés après avoir essayé de s'opposer à l'injonction de la force publique. On apprend que leurs marchandises n'ont pas été saisies, mais les vendeurs ont été rappelés à l'ordre. D'autres commerçants, occupant des espaces plus ou moins à l'écart des trottoirs et de la route, ont été, quant à eux, autorisés à étaler leurs marchandises.Une règle appliquée durant la journée, mais aussi la nuit, pour garantir un minimum d'ordre sur la voie publique. Les années précédentes, «Sahat chouhada» se transformait en un véritable bazar où même les voitures ne pouvaient pas pénétrer. Cette année, seules les ruelles sont encore occupées par les commerçants. Le scénario est pratiquement le même au marché «Zoudj Ayoune» de Bab El Oued. Si la présence des vendeurs anarchiques est perceptible, l'espace qui leur est réservé ne cesse de se rétrécir comme peau de chagrin. La présence en permanence des services de sécurité semble dissuader les plus téméraires. Toutefois, d'autres marchés de vêtements, tels que «Djamaâ Lihoud» restent toujours la référence pour des milliers d'Algérois. Cette route commerçante, bien qu'informelle, n'a jamais fait l'objet d'interdiction, malgré son voisinage avec un commissariat de police, situé à quelques mètres seulement. Ce marché, faut-il le préciser, reste ouvert jour et nuit notamment à l'approche de l'Aïd et des autres fêtes religieuses. Il n'est toutefois pas en mesure d'accueillir les milliers de clients qui s'y rendent ces derniers jours. D'où d'ailleurs l'afflux considérable sur les boutiques et les centres commerciaux. Ces derniers tentent d'ailleurs de faire de la concurrence et appliquent des tarifs relativement abordables avec de meilleures prestations. A quelques jours de l'Aïd et le début des grands achats, les commerçants réguliers se disent satisfaits de l'interdiction qui frappe la plupart des vendeurs anarchiques de vêtements, dont la concurrence déloyale a longtemps été dénoncée.