La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a été destituée hier par le Sénat pour «maquillage des comptes publics». Elle garde néanmoins ses droits civiques, ce qui lui permettra d'exercer une fonction publique. Dans le cadre d'un second vote où une majorité des deux tiers (54) était également requise, 42 sénateurs ont voté pour qu'elle conserve ses droits, 30 contre et trois se sont abstenus, a indiqué le président du Tribunal suprême fédéral (STF), Ricardo Lewandowski. Dilma Rousseff a été destituée hier par une majorité de plus des deux tiers requis des sénateurs, au terme d'une procédure juridico-politique controversée. Sur les 81 parlementaires, 61 ont voté pour la destitution de la dirigeante de gauche, élue en 2010 à la tête du plus grand pays d'Amérique latine, et qui sera remplacée dans la journée par son ancien vice-président, Michel Temer (PMDB, centre droit). La présidente destituée a dénoncé «un coup d'Etat parlementaire» commis par le Sénat . «Le Sénat a pris une décision qui entre dans l'histoire des grandes injustices. Il a commis un coup d'Etat parlementaire», a déclaré l'ancienne guérillera de 68 ans, réaffirmant son «innocence». Englué depuis la réélection de Mme Rousseff fin 2014 dans une crise politique et économique de magnitudes historiques, sur fond de méga scandale de corruption, le Brésil tourne ainsi la page de 13 ans de gouvernement du Parti des travailleurs (PT, gauche) initiée en 2003 par l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva.