Dans un communiqué diffusé mercredi par sa section du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), l'ONG Human Rights Watch a appelé les autorités algériennes à «invalider la décision de justice prononcée à l'encontre du journaliste Mohamed Tamalt». Arrêté le 28 juin dernier près du domicile de ses parents à Alger, Mohamed Tamalt, accusé d'«offense au président de la République» et de «diffamation envers tout corps constitué ou toute autre institution publique», a été directement placé sous mandat de dépôt. Poursuivi pour avoir diffusé sur sa page facebook une «vidéo accompagnée d'un poème» jugé «offensant à l'égard du président de la République», il a été condamné par le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed à «deux ans de prison ferme assorti d'une amende de 200 000 DA», une sentence qui a été, au grand regret de l'ONG, confirmée par la Cour d'Alger. «L'incarcération de personnes accusées d'avoir insulté ou offensé des personnalités publiques est injuste et constitue une menace pour tous ceux qui souhaitent s'exprimer sur les questions d'intérêt public», s'est indignée dans le même communiqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division MENA à Human Rights Watch. L'ONG se dit inquiète sur l'état de santé du journaliste qui serait, selon elle, «affaibli» à cause de la grève de la faim qu'il a entamée pour dénoncer sa condamnation. Sarah Leah Whitson trouve le jugement «exagéré» par rapport aux faits reprochés à Tamalt et prévient : «La liberté d'expression ne sera jamais garantie en Algérie tant qu'un poème mis en ligne sur facebook risque de valoir deux ans de prison.»