Le Front des forces socialistes (FFS) a, une nouvelle fois, boycotté la séance d'ouverture de la session du Parlement, qui a eu hier en présence de tous les membres du gouvernement. Les députés du plus vieux parti de l'opposition justifient leur action, qui n'est pas la première du genre, par les dysfonctionnements qui touchent cette institution législative. Les parlementaires du FFS affirment ainsi avoir boycotté cette séance pour «dénoncer des simulacres qui se répètent alors que le pays a grandement besoin d'aborder sérieusement ses graves problèmes politiques, économiques et sociaux». «La décision des parlementaires du FFS est une protestation contre le caractère purement protocolaire de cette séance, alors que la situation du pays exige du Parlement d'assumer pleinement et avec un vrai esprit de responsabilité – qui n'est pas celui du silence – son rôle de représentation de la société. Sa responsabilité est d'exprimer, face à un Exécutif autiste, les grandes préoccupations des Algériennes et des Algériens», explique le chef du groupe parlementaire du FFS, Chafaâ Bouaïche. Les députés de cette formation politique dénoncent ainsi «l'état de paralysie et de non-fonctionnement de l'Assemblée nationale dont le bureau est totalement soumis à l'Exécutif gouvernemental». Pour le FFS, l'APN n'assume pas sa fonction. «Animés d'une haute idée du combat politique et du rôle des institutions, les députés FFS ne pouvaient se permettre de participer à ce simulacre», souligne M. Bouaïche, qui rappelle «en ce mois d'anniversaire du FFS, le rejet, par le bureau de l'APN, des propositions des députés, dont la reconnaissance du statut de martyrs aux victimes de 1963 à 1965». «Les parlementaires du FFS se sont engagés à poursuivre leur combat pour l'instauration d'un Etat de droit fondé sur la séparation des pouvoirs et où les institutions assument pleinement et sans faux semblant leurs rôles. Notre combat continue. Au Parlement comme dans la société, pour donner au pays un Etat sérieux et respectable», conclut le chef du groupe parlementaire. Le FFS a maintes fois dénoncé l'absence du pouvoir législatif totalement soumis au pouvoir exécutif. Dans ses précédentes actions, il avait même relevé le fait que c'est le gouvernement qui fixait le calendrier des activités du Parlement. Pour ce parti, le Parlement n'existe que pour la forme et il faut une refonte totale de son fonctionnement afin que les députés puissent accomplir la mission qui leur est dévolue et assumer pleinement leur mandat et leur engagement envers les électeurs.