Avant-hier, c'était l'heure des réquisitions au troisième jour du procès des cadres de SAFA-Aurès, inculpés pour corruption, détournement et dilapidation de deniers publics, passation frauduleuse de marchés publics, établissement de faux documents, utilisation de matériel de l'entreprise à des fins personnelles. Une affaire considérée comme «le procès du siècle», qui a retenu l'attention de toute la wilaya de Khenchela, ces jours-ci, vu la complexité de l'affaire, la nature des accusations et le grand nombre de témoins et accusés. Le procureur de la République près le tribunal de la première instance de Chechar a réquis 6 ans de prison et 200 million de centimes d'amende pour chacun de ces responsables, en détention provisoire depuis neuf mois, et qui ne sont autres que l'ex-directeur de l'unité, deux chefs de projet (ancien et nouveau), le directeur comptable de l'entreprise et un cadre de la conservation des forêts. Le procureur a également réclamé trois ans de prison ferme à l'encontre de 20 autres personnes inculpées pour abus de confiance et dilapidation de deniers publics, de plus, il a réclamé 2 ans de prison pour 18 autres suspects pour participation à la dilapidation de deniers publics et faux et usage de faux. Le procès se poursuivra jusqu'à la semaine prochaine avec les plaidoiries des avocats de la défense et le jugement sera mis en délibéré. Pour rappel, plus de 50 personnes sont poursuivies, dont cinq accusés principaux en détention provisoire depuis janvier dernier, dans une affaire qui remonte à l'année 2015, lorsque des informations sont parvenues aux services de la police, faisant état de l'existence de dépassements financiers graves, dans l'entreprise publique algérienne de génie rural (EAGR) ex-SAFA-Aurès, unité de Chechar. La brigade de police spécialisée qui a dirigé l'enquête a rédigé ses procès-verbaux après avoir auditionné plus de 150 personnes, entre témoins et accusés. Le ministère de l'Agriculture a dépêché une commission pour enquêter sur les activités de cette entreprise qui compte 3000 travailleurs, et qui est secouée par de nombreux scandales de corruption.