A Blida, l'alimentation en eau potable est perturbée depuis le début de l'été. Dans certains quartiers, les robinets sont à sec depuis une dizaine de jours, et ce, sans aucun préavis ou explication officielle de la part de l'Algérienne des eaux (ADE). Que ce soit à Bab Dzaïr, Bab Kouikha, les Bananiers, la cité Ramoul ou Abdelmoumen, la cité AADL, ou les différentes cités de Ouled Yaïch, comme celle des 1024 Logements, …, le problème est le même : l'eau ne coule que rarement dans les robinets. Et ce sont les habitants des étages supérieurs qui en souffrent le plus, le débit étant souvent faible. Et en plus de sa rareté dans les robinets, sa qualité laisse parfois à désirer : boueuse, polluée, trouble…Ils sont ainsi de plus en plus nombreux ceux qui boudent la consommation de l'eau distribuée par les services de l'ADE au profit de l'eau de source ou minérale. Le comble est que l'ADE ne fait aucun effort de communication pour expliquer les causes de la pénurie, ou de la mauvaise qualité de l'eau qu'elle distribue. «Il est inconcevable de ne pas avoir de l'eau à la maison dans une région riche de par ses sources, au moment où il y a des fuites de cette denrée un peu partout à Blida», se désole un citoyen, qui dit ne pas avoir d'eau dans les robinets de son foyer depuis presque quinze jours. «On a passé l'Aïd à sec, on est vraiment révoltés contre les responsables de l'ADE, lesquels semblent afficher un véritable mépris envers leurs abonnées, même durant une fête sacrée, et dont le rituel de sacrifice exige la disponibilité de l'eau», insiste, avec beaucoup de colère, un habitant de la cité Le Plan, à Zabana. Ainsi, elles étaient nombreuses les familles qui ont véritablement souffert le jour de l'Aïd à cause de la pénurie d'eau. «Une dizaine de jours sans eau, même durant l'Aïd, c'est vraiment bas comme agissement de la part d'une société qui se dit offrir un service public avant tout. Finalement, on ne voit que le mépris !» ajoute une autre «victime» du centre-ville de Blida. Et ce qui provoque davantage de courroux des abonnés de l'Algérienne des eaux, c'est surtout son…silence ! «L'ADE ne daigne même pas nous répondre au téléphone lorsqu'on la sollicite, c'est grave pour une entreprise chargée d'assurer le service public», dénonce un père de famille de la cité des Bananiers. Retour au Moyen-Âge, les colporteurs d'eau ont fait leur réapparition ces derniers moments à Blida, en proposant toutefois une eau dont la qualité est discutable. Une chose est sûre, beaucoup de Blidéens ont passé l'Aïd dans des conditions pas du tout confortables à cause des robinets qui sont à sec depuis plusieurs jours. A quand une distribution équitable et régulière de l'eau à Blida ?