Selon des sources généralement bien informées, la décision du président de la République à l'encontre de Djillali Aârar, l'ex-wali d'El Tarf, aurait été prise avant le 23 octobre, date de la première convocation à la Cour suprême, qui a été reportée d'une semaine en raison de la fête de l'Aïd. Elle n'est pas intervenue au hasard. Si elle est simultanée à l'audition, c'est précisément pour donner toute la latitude au magistrat instructeur de prendre les mesures qu'il juge utiles face à un justiciable qui ne pourra prétendre à l'immunité attachée à cette catégorie de fonction. Ainsi, à l'issue de son audition, samedi soir, Djillali Aârar a été placé sous contrôle judiciaire. L'instruction a repris hier dans la matinée. Les 5 membres de sa famille, sa mère, son épouse, concessionnaire d'une grande marque d'automobile à Alger, son frère et deux de ses neveux, convoqués également pour l'instruction, se sont vu retirer leur passeport. Ils seraient détenteurs de comptes bancaires où ont été versés plus d'une centaine de milliards, dont ils ne peuvent justifier la provenance. Le précédent DLEP d'El Tarf, le collaborateur, qui mangeait tous les marchés, en poste à Guelma depuis cet été, a, quant à lui, été placé en détention provisoire. Les patrons de la sablière de Berrihane, qui ont courageusement dénoncé, et à leurs risques et périls, les agissements du wali qui les a contraints à lui accorder un prêt de 1,2 milliard de centimes, ont été laissés en liberté. A El Tarf, c'est tout juste si la population n'est pas sortie dans la rue pour donner libre cours à sa satisfaction d'être enfin libérée d'un satrape, qui n'aurait jamais pu l'être sans la servilité des élus