Maître Laouar, avocat de Djillali Arar, ex-wali d'El Tarf, limogé en début de semaine dernière, a adressé une mise au point dans laquelle, sans citer les motifs de l'accusation de son client, écrit que ce dernier « fait l'objet d'une campagne médiatique féroce depuis un certain temps... orchestrée et instrumentalisée par un groupe d'individus d'El Tarf mus par des intérêts étroits et effrénés ». Le communiqué de la présidence de la République mettant fin aux fonctions de Djillali Arar le jour de sa convocation à la Cour suprême, commenté et analysé par la presse nationale dans son ensemble, n'a été précédé que par les articles rapportant les enquêtes des services de sécurité dans les services de la wilaya et la série de procès en diffamation intentés contre notre correspondant. L'ex-wali d'El Tarf n'a été personnellement mis en cause qu'à partir de son audition par le procureur général de Annaba en juin dernier et plus récemment lorsqu'il lui a été signifié l'interdiction de quitter le territoire national. Son limogeage, le jour même de sa convocation, a bien entendu suscité le vif intérêt de toute la presse et de l'opinion publique. C'est un fait unique en son genre et sans précédent. En dépit de cela, Me Laouar aurait pu, pour éclairer l'opinion publique si telle était son intention, citer les individus à l'origine, selon lui, de cette campagne et les intérêts pour lesquels ils agissent. Ceci, d'autant plus que Djillali Arar est maintenant libéré de « l'obligation de réserve attachée à la fonction de wali » qu'il a invoquée pour garder le silence et s'esquiver pour ne pas faire les révélations promises à l'opinion publique. Me Laouar écrit encore « qu'il y a désinformation, violation très grave du secret de l'instruction, et allégations délirantes qui n'ont aucun lien avec le dossier ouvert auprès de la justice ». Pour ce qui nous concerne, nous avons connaissance d'un dossier pénal, ouvert auprès de la Cour suprême et des tribunaux d'El Kala, d'El Tarf et de Dréan, intitulé « Kadiyatou wali El Tarf ou men maâhou » que l'on peut traduire littéralement par « l'affaire du wali d'El Tarf et ceux qui sont avec lui ». Les chefs d'accusation sont : passation de marchés contraire à la réglementation, dilapidation de deniers publics, détournement de fonds, faux et usage de faux, abus d'autorité, complicité, l'un des « men maâhou (ceux qui sont avec lui) », en l'occurrence l'ex-directeur des équipements publics, est sous les verrous depuis le jour de la convocation à la Cour suprême, le 28 octobre. Il n'y en a pas plus dans nos articles en vertu précisément du secret de l'instruction. En outre, il serait surprenant que Djillali Arar, auditionné par le procureur général de Annaba, interdit de quitter le territoire national, démis de ses fonctions de wali dans des circonstances exceptionnelles, convoqué à la Cour suprême et enfin placé sous contrôle judiciaire, ait, comme le souligne son avocat, « inscrit son action dans le cadre des lois et règlments en vigueur et de la préservation des intérêts de la collectivité nationale ». La presse a cité des membres de la famille de Djillali Arar, « citoyens respectables et honorables » jusqu'à preuve du contraire, parce qu'ils étaient convoqués en même temps que lui à la Cour suprême. Certains d'entre eux, impliqués de plein gré ou à leur insu, doivent s'expliquer sur l'origine de leurs biens récents et la provenance de certains fonds. Nous avons fait preuve de retenue et de décence pour ne pas accabler outre mesure cette famille en ne révélant pas, pour l'heure, des informations cruciales que nous, à El Watan, considérons encore comme du domaine privé. « Allégations délirantes » Djilali Arar, ex-wali d'El Tarf, qui fait l'objet d'une campagne médiatique féroce depuis un certain temps, est présenté à l'opinion publique sous une image loin de refléter la réalité.Pour des raisons liées à l'obligation de réserve, à l'éthique et à la déontologie attachée à la fonction de wali, il a opposé jusqu'ici un silence responsable. Cependant et devant l'ampleur de la désinformation qui constitue d'une part, une violation très grave d'un principal fondement de la justice qui est le secret de l'instruction, et d'autre part, une diffamation qui a atteint un degré inégalé jusqu'ici, et qui n'a épargné ni son épouse, ni ses parents, ni ses proches au demeurant citoyens respectables et honorables, il estime nécessaire d'apporter à l'opinion publique les précisions suivantes : Toutes les allégations délirantes rapportées jusqu'à ce jour sont mensongères et sans aucun fondement et n'ont aucun lien avec le dossier ouvert auprès de la justice. Cette campagne médiatique est orchestrée et instrumentalisée par un groupe d'individus bien connus à El Tarf, mus par des intérêts étroits et effrénés au détriment de ceux de la collectivité et à l'égard desquels le wali a affiché une position conforme aux lois et règlements en vigueur. Tout en affichant sa sérénité face à cette campagne, il déclare avoir inscrit toute son action dans le cadre des lois et règlements en vigueur et de la préservation des intérêts de la collectivité nationale. Il réaffirme sa pleine confiance dans les institutions et la justice de son pays. Bien entendu, Djilali Arar et sa famille se réservent le droit d'engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces diffamations. Me Ali Ammar Laouar, Avocat conseil