Mme Fatiha Dahmani présentera, aujourd'hui au centre culturel français, son travail de recherche « De la noria à l'immigration des femmes vers la métropole. » Un travail de recherche s'articulant essentiellement autour de la face oubliée de l'immigration algérienne en France. Selon Mme Dahmani, qui s'est efforcée « de lever le voile sur un aspect particulier de l'immigration des Algériens en France », l'immigration des femmes, dont l'arrivée à la « Métropole » s'est située entre 1950 et 1962. L'on saura que le nombre des femmes parties, dans le cadre de ce qui est communément appelé « le regroupement familial » rejoindre leurs époux, travailleurs temporaires, était de 509 en 1946 pour atteindre, en 1962, à la veille de l'indépendance, 57 707. Cette évolution quantitative, note Mme Dahmani, révèle leur présence et introduit une donnée nouvelle : la migration des femmes dépasse largement celle des familles. « L'émergence de ce mouvement migratoire au cours des années 50, ajoutera ce chercheur, marque un tournant décisif dans l'histoire sociale de l'émigration et de l'immigration algérienne. » L'auteur de la recherche n'a pas manqué de déplorer le fait que cette génération de femmes n'ait pas fait l'objet de travaux de recherches et, qu'en dépit de l'intérêt significatif que peut représenter cette problématique, elle soit réduite au simple constat de « regroupement familial. » Il est à espérer que seront nombreux les chercheurs et autres personnes intéressées « à revisiter la problématique du départ dans ses différentes composantes. » Autrement dit : « Les différents facteurs qui ont donné naissance et rendu possible ce phénomène. » Précisons que, de formation sociologique, Fatiha Dahmani Lovichi, est Chef de service éducatif dans une maison d'enfants. Elle s'intéresse principalement, depuis plus d'une dizaine d'années, aux problématiques de l'identité, de la filiation et de la transmission.