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Ces femmes oubliées de l'histoire
L'IMMIGRATION FEMININE EN FRANCE D'APRÈS FATIHA LOVICHI
Publié dans L'Expression le 08 - 11 - 2006

La sociologue animera une autre conférence ce jeudi, à 14h, au niveau du Centre culturel français d'Alger.
Passionnée et émue, c'est un bout de femme à la verve éloquente qu'on a retrouvé lundi dernier au Salon international du livre d'Alger. L'immigration féminine est le sujet débattu lors de ce Café littéraire, par la sociologue Fatiha Lovichi Dahmani. Une partie de son travail de recherche nous a été dévoilé et a consisté à nous présenter les circonstances de départ des femmes algériennes, spécifiquement dans le contexte de la guerre de Libération, soit de 1951 à 1961, puis d'apporter des témoignages vivants notamment, de femmes issues de la ville de Bouira. «Etant une femme je porte un intérêt grandissant à l'exil, c'est un problème humain qui constitue une rupture dans le temps», a déclaré la conférencière, d'emblée. Parlant de cette frange de la société, Mme Lovichi relèvera la situation d'abandon auquelle ces femmes étaient confrontées. «Ces femmes sont invisibles dans leur société d'accueil. Elles ont donné la seconde génération d'immigrés. Ces femmes, figures emblématiques d'une génération migratoire, marquées avant tout par une expérience d'exil souvent dévalorisée au niveau des études et recherches, présentées comme des femmes analphabètes, soumises, en prise avec des clichés et une perception clivée et un discours empreint de violence symbolique. L'immigration féminine apparaît comme secondaire, comparée à celle masculine». Abordant l'aspect social de ces femmes, la conférencière citera Roubaix et Turquin comme un des ports d'attache dans lesquels ces femmes ont atterri et de faire part de sa démarche de recherche qui se traduit par 14 entretiens semi-directifs sur leur sentiments à propos de leurs départs. Mme Lovichi mettra l'accent sur la douleur de ces femmes oubliées de l'histoire, afin d'insérer ce phénomène inconnu, voire méconnu, dans une trajectoire plus globale sans l'immigration algérienne, sa genèse et son développement. Faisant sienne la citation de Bourdieu: «Un des chocs des civilisations est l'immigration des familles», mais aussi en citant plusieurs fois l'éminent sociologue Abdelkrim Sayad, Fatiha Dahmani soulignera cette ligne de rupture qui va se créer dans cette entreprise plus spontanée et individuelle des personnes immigrées. Le départ des hommes se veut à longue durée, à motivation professionnelle, ce qui induira un déséquilibre au niveau social et économique. Ces femmes dont le statut est celui d'épouse et de mère, font faire face à l'attente de leur époux et la solitude. Une position dépréciée par leur famille et leur entourage. Ce sera un des facteurs déterminants qui poussera ces femmes à partir: pour reconquérir leurs maris, les rejoindre dans leur exil quand elles ne sont pas répudiées après, car confrontées à une rivale «roumia»...Arrivées dans la métropole dans les années 50, c'est un sentiment de veuves mariées qui les pourchassent, méprisées qu'elles le sont par les communautés villageoises, car se trouvant en dehors des normes traditionnelles. Ces femmes subissent le regard réprobateur des hommes et leur tribus et sont donc victimes de l'exil de leur époux qu'elles sont obligées d'assumer seules! Fatiha Lovichi cite des témoignages de femmes laissées jadis par leur mari dans la solitude et la misère. «Elles ont pleuré. Le sujet était considéré comme tabou. Ces hommes étaient assimilés à des collabos. Une incompréhension sur laquelle je voulais lever le voile pour confronter les regards...». «Cette immigration féminine, ajoute la conférencière, s'est accélérée entre 1954 et 1962».«Sans la guerre d'indépendance, elle aurait pu prendre une autre forme...Elle s'est faite tardivement mais elle marquera une certaine rupture avec la solidarité, la cellule familiale et la fin de la noria notamment». Enfin, Mme Lovichi récuse l'idée que ces femmes sont parties dans le but de s'émanciper, mais insiste sur le fait qu'elles voulaient surtout reprendre leur place de femmes mariées, de mères et donc de femme respectée par la communauté. C'est ce qui leur importait dans ce contexte précis de la guerre coloniale.

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