Il y a quelques années, il y a eu la création de l'Etablissement communal de collecte et de traitement des ordures ménagères et de déchets inertes de Blida (Ectomdi). Le mois dernier, cet établissement a changé de vocation pour prendre en charge toute la wilaya de Blida, et non pas la commune de Blida seulement. Appelée désormais Mitidja Nadhafa, il manque d'une bonne organisation, d'agents et de matériel pour mener à bien ses missions de service public. Sur le terrain, les différentes cités de la wilaya débordent de saleté, comme à Ouled Yaïch. Aussi, les caissons et bacs à ordures ne sont pas disponibles partout. «On n'était pas bien préparé pour le changement, mais la décision est venue d'en haut. Il fallait au moins une préparation d'une année pour que notre établissement puisse assumer convenablement la continuité de ses tâches une fois sa vocation territoriale changée. Mais ce changement brusque a créé une véritable débandade, malheureusement», regrette un jeune cadre de Mitidja Nadhafa. Pour notre interlocuteur, il y a une interférence des prérogatives des responsables depuis le lancement de Mitidja Nadhafa. «Un établissement de wilaya ne veut pas dire qu'il doit être géré par un wali. Chez nous, le chef d'unité de Blida et le chef de commune de Ouled Yaïch se disent agir sous les ordres du wali, ils appellent parfois à la dernière minute pour nous dicter des tâches impossibles à réaliser dans un laps de temps court. Ils utilisent toujours le nom du wali pour commander et donner des ordres qui vont à l'encontre de la bonne gestion, c'est grave !», ajoute notre interlocuteur. Au lieu donc de gérer efficacement le ramassage et la gestion des déchets, Mitidja Nadhafa semble sombrer dans un conflit de «leadership». «On a vraiment du mal à travailler dans un établissement qui fonctionne avec les interventions d'humeur menaçantes via des coups de téléphone», regrette le jeune cadre. Surexploitation des effectifs Nous apprenons que les vrais problèmes de l'établissement ne sont pas pris en charge. Les agents de nettoiement sont surexploités, alors que les agents hérités des APC, donc dépendant toujours de ces Assemblées, ne travaillent qu'en fonction de leur humeur. «Notre établissement recèle d'environ 1000 agents de nettoiement, les 500 hérités de l'APC et payés par ces dernières ne sont jamais inquiétés lors de leurs longues périodes d'absence. Voilà un problème d'injustice sur lequel nos responsables doivent se pencher. Ils doivent aussi recruter au moins 1000 autres agents de nettoiement pour arriver à ramasser régulièrement, et efficacement, les 1000 tonnes de déchets générés par la population de la wilaya de Blida, estimée approximativement à 1300 000 habitants», insiste un autre cadre sous le couvert de l'anonymat. S'inspirant du modèle «réussi» de NetCom et d'ExtraNet d'Alger, les deux jeunes universitaires espèrent qu'une école interne à Mitidja Nadhafa voit le jour pour former surtout les agents de nettoiement, lesquels s'exposent au quotidien à des dangers pouvant se produire au moment de leur travail. «Ramasser des déchets en toute sécurité, ça s'apprend aussi», rappellent-t-ils. Ils lancent un appel au wali de Blida pour qu'il aide leur établissement à se développer à travers des subventions, entre autres. «On ne doit pas être efficace uniquement lorsqu'il y a visite d'un ministre ou autre haut fonctionnaire de l'Etat. Le citoyen a besoin d'un environnement propre, nous devons le sensibiliser et ramasser ses déchets. Cela demande une projection faite par des professionnels et une assistance technique de la part des organismes appropriés. Nous ne voulons pas de populisme chez nous, mais on cherche du bon management et un esprit citoyen chez nos responsables pour arriver à répondre aux attentes du citoyen», concluent les deux cadres de Mitidja Nadhafa.