Le cadavre repêché, il y a quelques jours au large des côtes arzewiennes, a été identifié ce dimanche par des membres de sa famille, apprend-on. Hier, le corps du défunt, S.K âgé de 28 ans, natif et habitant Tizi-Ouzou, qui se trouvait à la morgue de l'hôpital d'El Mohgoun, a été récupéré par les siens. Selon les recoupements, ce jeune fait partie du groupe des sept haragas portés disparus depuis la catastrophe qui a eu lieu la veille de l'Aïd El Fitr. Pour rappel, quinze jeunes candidats à l'émigration clandestine ont tenté leur chance à bord d'une embarcation à partir des côtes d'Arzew par mauvais temps. L'embarcation a chaviré entraînant un lourd bilan funèbre : six décès et sept disparus. Les deux survivants qui ont révélé que, parmi les naufragés, cinq jeunes étaient originaires de la Kabylie, ont, par ailleurs, permis de lever un peu le voile de ce qui semble être un véritable réseau de passeurs opérant à partir des côtes ouest du pays : les plus proches de l'Espagne et de la France, en l'occurrence. Ils avaient déclaré avoir versé la somme de douze millions de centimes pour faire partie de cette « galère de la mort ». Le nombre en hausse des tentatives d'embarquement clandestin à bord des navires mouillant dans les ports de l'ouest et des traversées à risque sur des petites embarcations confirment l'existence d'un réseau avec ses ramifications à l'intérieur du pays. En effet, cette nouvelle vague de haragas ne se compose plus seulement de jeunes vivant près du littoral mais comprend d'autres venus de régions éloignées comme, tout récemment, les quinze de Tlemcen et les treize de Tiaret. Selon les aveux de certains d'entre eux, la traversée vers un « monde meilleur » au risque de leur vie -et fort souvent malheureusement vers une mort certaine- est monnayée entre 10 et 15 millions de centimes.