Le Snapap exige «le respect des libertés syndicales, la réintégration de tous les travailleurs licenciés, l'amélioration du pouvoir d'achat...» Le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), affilié à l'intersyndicale CGATA, a organisé, hier au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, une marche nationale imposante qui a regroupé les travailleurs venus de plusieurs wilayas appartenant à divers secteurs de la Fonction publique. Le syndicat a bénéficié du soutien des représentants de partis politiques, à l'image du MDS, du PST et du RCD, dont les représentants étaient présents à côté de ceux de la Ligue des droits de l'homme et du Comité de solidarité avec les travailleurs de Béjaïa. La marche fait suite à la réunion, le 3 septembre à la Maison des syndicats, à Alger, du Conseil national des communaux, qui a décidé de l'action. Le Conseil est sorti avec la décision d'organiser une marche nationale qui doit être ponctuée par trois jours de grève dans tous les secteurs représentés par le Snapap, et ce, afin de répondre aux attaques successives dont fait l'objet le monde du travail. Pour cette marche, le Snapap a ajouté une station à l'itinéraire classique Maison de la culture-siège de la wilaya, en faisant un crochet par le tribunal administratif de Béjaïa, sis à la cité dite Edimco. C'est là que des syndicalistes devront passer à la barre suite à la plainte déposée par le président de l'APC d'El Kseur à l'encontre de la section syndicale. Lors d'une prise de parole improvisée sur place, les différents orateurs ont dénoncé «des intimidations» et des «atteintes à la liberté syndicale et d'organisation des travailleurs». La marche s'est poursuivie le long de la rue de la Liberté aux cris de : «Assa Azekka le Snapap yella yella», «Maranache khaïfine, f'el Snapap rana wagfine»... Des slogans antisystème ont également été entonnés, à l'exemple de «Y'en a marre de ce régime». Sur des banderoles arborées par les manifestants, on pouvait lire : «Dignité des travailleurs = salaire décent», «CGATA = nos droits», etc. Sur la place Saïd Mekbel où une halte a été marquée, les représentants des fédérations nationales, de Béjaïa et d'autres wilayas, du Snapap ont pris la parole pour dénoncer «les différentes décisions prises dernièrement par le gouvernement sous les injonctions du FMI au détriment des travailleurs». «Nous sommes ici pour soutenir nos frères les communaux qui sont le parent pauvre de la Fonction publique et pour dénoncer les intimidations à l'encontre des syndicalistes. Nous sommes ici aussi pour dénoncer toutes les décisions du gouvernement et dire barakat à la généralisation de la misère. Au gouvernement, nous disons arrêtez de vous plier aux ordres du FMI au détriment des travailleurs», a déclaré Yamina Maghraoui, coordinatrice Snapap des femmes travailleuses. Tout en dénonçant «l'indifférence et le refus de dialogue affichés par les pouvoirs publics», les différents orateurs ont rapporté les intimidations à l'encontre des travailleurs, la dégradation du pouvoir d'achat, la précarité de l'emploi et exigé l'application de leur plateforme de revendications. Dans cette dernière, le Snapap revendique le respect des libertés syndicales ; la réintégration de tous les travailleurs licenciés ; l'amélioration du pouvoir d'achat ; l'ouverture des négociations sur le projet du statut et le régime indemnitaire des travailleurs communaux et dans l'élaboration de toute réglementation relative au monde du travail ; la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs et des gardiens ; la révision du projet du code du travail selon les amendements apportés par les experts du département du Bureau international du travail (BIT) ; l'intégration en priorité de tous les contractuels et vacataires ; l'abrogation de l'article 87 bis et, bien sûr, le maintien de la retraite sans condition d'âge. Tout en se félicitant de la «réussite de la marche» à en juger par la solidarité affichée par les travailleurs à leurs collègues des communes, le Snapap promet d'autres actions nationales et une année 2017 «chaude».