Les citoyens de la ville d'El Atteuf, à une dizaine de kms du chef lieu de wilaya Ghardaïa, s'inquiètent, et à juste titre, de la prolifération exponentielle de meutes de chiens qui «déambulent en maîtres des lieux» dans leurs quartier, au risque latent et patent, de constituer un véritable danger pour leur sécurité et celle de leurs enfants. Le phénomène qui a tendance à prendre des proportions dangereuses, tant pour la sécurité que celle de la santé des citoyens, prend de l'ampleur, particulièrement en cette période post-Aïd El Adha où beaucoup de rejets de viande et de restes de carcasses de moutons, sans compter les milliers de peaux de moutons (hidourate) sont jetées dans la nature. C'est beaucoup plus du côté des grands ensembles d'habitations telles les cités Hamrayet et Smaoui, mais aussi sur les berges de l'oued M'zab qui longe la ville, sur son versant du côté de l'ancien abattoir communal, où des meutes de chiens sont particulièrement signalées, où les habitants sont confrontés quotidiennement aux dangers de morsures et d'attaques en règle de la part de ces animaux errants. Menace Les écoliers et même les adultes sont souvent menacés, surtout en début de matinée, par ces bêtes qui peuvent s'avérer très dangereuses. «Nous partons à notre travail avec la peur au ventre. On doit s'armer de pierres pour se défendre, mais nous ne pouvons rien faire si on est en face d'une meute de chiens. Il m'arrive parfois de retarder mon départ au travail jusqu'à leur dispersion», nous confie, inquiet, un habitant de la cité Hamrayet. Pour un autre riverain, «ce sont surtout les enfants qui sont les plus exposés aux dangers de ces bêtes, leurs parents sont obligés de les accompagner jusqu'à l'école. Le nombre d'enfants en âge de scolarisation est important dans notre cité. L'heure de leur départ à l'école coïncide souvent avec la présence de chiens errants, d'où l'urgence de trouver une solution à ce grave problème qui perdure depuis longtemps afin d'éviter le pire», insiste notre interlocuteur. Ces riverains n'arrivent d'ailleurs toujours pas à comprendre l'indifférence des autorités locales quant à ce grave phénomène, d'autant que le nombre des chiens errants ne cesse de se multiplier à cause de l'absence d'opérations d'abattage. «Les chiens errants sont omniprésents à El Atteuf et circulent souvent en meutes», nous signale un habitant de la cité Smaoui, médecin de son état, ajoutant en toute connaissance de cause «ce qui accentue leur dangerosité, car ce sont des vecteurs de graves maladies». Pollution La prolifération des chiens errants est causée, entre autres, par l'insalubrité qui règne dans ces quartiers où les ordures ménagères s'amoncellent. Le manque de civisme de quelques uns de nos concitoyens conjugué à l'absence, au niveau de l'APC, de moyens matériels et humains suffisants pour le ramassage des ordures et le nettoiement des cités ne fait qu'aggraver les choses. Un habitant du voisinage s'exclame : «Il faut mettre fin à ce problème. Les chiens errants sont un véritable danger. Des dizaines de bêtes errent dans la rue toute la nuit et même dans la journée. Un spectacle décevant et angoissant.» En attendant le lancement de grandes opérations d'abattage des chiens errants, le danger de ces bêtes est omniprésent. «Une seule campagne d'abattage par an est loin de répondre aux exigences d'une prophylaxie des infections», d'après un spécialiste. Pour sa part, un médecin rencontré à la polyclinique de Sidi Abbaz va dans le même sens en disant : «Cela ne sert pas à grand-chose.» Et d'ajouter qu'«il faut autant de campagnes que le nombre de portées». Il explique par ailleurs que «c'est tout un cycle de transmission de maladies qu'il faut rompre. Une campagne de démoustication et de dératisation est nécessaire, sinon, on aurait que fait raccourcir la boucle de transmission des maladies. Les moustiques vont, à défaut de rats et de chiens, s'acharner plus directement sur l'homme». Cette situation, ajoute-t-il, «risque de produire un effet boomerang. L'entassement à certains endroits d'importantes quantités de déchets et autres détritus, aux risques pathologiques certains, trouve par excellence avec ces animaux itinérants, des vecteurs de transmission des maladies les plus dangereuses». Les services concernés sont appelés à mettre en place un dispositif et à établir un plan plus efficace dans la lutte contre les chiens errants.