L'Opep pourrait aller au-delà de l'accord d'Alger lors de sa réunion ministérielle ordinaire prévue à Vienne le 30 novembre prochain. L'Organisation pourrait ainsi décider d'augmenter le seuil de la réduction des quotas des pays membres, suite à l'accord d'Alger. Selon le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa, l'Opep pourrait réduire un peu plus que les 700 000 barils/ jour convenus lors de la réunion extraordinaire tenue à Alger le 28 septembre dernier. Nous étudierons le marché le moment venu et nous déciderons s'il y a lieu de réduire plus que prévu. Maintenant que nous parlons d'une seule voix et que les choses sont plus simples, si nous devons baisser de 1% (de plus que les 700 000 barils/jour), nous baisserons de 1%», a notamment déclaré Noureddine Boutarfa dans une interview accordée à la chaîne Ennahar TV. Le ministre indiquera dans le même ordre d'idées que le haut comité technique mis en place lors de la réunion extraordinaire de l'Opep, abritée par l'Algérie, tiendra sa première réunion de suivi le 31 octobre à Vienne afin de définir les mécanismes de réduction de la production pour chaque pays. Il est à savoir que les résultats des travaux de ce haut comité technique de l'Opep seront présentés lors de la prochaine conférence formelle de l'Opep qui se tiendra en novembre prochain à Vienne. Le ministre de l'Energie prédit un avenir plus serein à l'Opep maintenant que certains différends ont été contournés, selon lui. Il estime qu'une fois que l'Iran aura atteint son objectif de production, le dialogue au sein de l'Organisation sera plus aisé et permettra d'abonder plus facilement dans le même sens après des années de tiraillements qui ont nui à la cohésion de l'Organisation et déséquilibré le marché pétrolier . Vers un accord Opep-non-Opep ? Noureddine Boutarfa a par ailleurs suscité de nouveaux espoirs quant à une possible entente entre les pays Opep et non Opep à la faveur d'une réunion informelle qui réunira notamment la Russie avec les principaux producteurs de l'Opep dans les prochains jours, en marge du Congrès mondial de l'énergie qu'abritera Istanbul (Turquie). La Russie, deuxième producteur mondial de brut, «est disposée à coopérer avec les pays OPEP s'ils s'entendent entre eux», a souligné Noureddine Boutarfa rappelant les entretiens qu'il a eus avec son homologue russe, Alexander Novak, lors d'un long périple effectué avant la réunion d'Alger pour tenter de rapprocher les points de vue au sein de l'Opep, mais aussi en dehors de l'Organisation afin d'assurer le succès d'un accord consensuel autour d'un prix du baril autour de 50-60 dollars visant à stabiliser le marché. Cependant, la Russie aurait d'ores et déjà écarté l'idée d'un accord à Istanbul affirmant, par la voix de son ministre de l'Energie, cité par l'agence Bloomberg, qu'il ne s'agissait que de «discussions». Une déclaration qui suscite des analyses pessimistes quant à une issue favorable de la rencontre informelle prévue à Istanbul lundi. Des analyses qui en rappellent d'autres, très sceptiques, pariant, il y a quelques semaines, sur l'échec de la réunion d'Alger. Celle-ci a pourtant été couronnée par un accord tonitruant. Faut-il pour autant se laisser aller à l'euphorie en pariant sur un second accord entre les producteurs Opep et non Opep ? Le suspense est total, mais à en croire le grand sourire affiché par Boutarfa lors de sa récente sortie médiatique, l'heure est toujours à l'optimisme et tous les espoirs restent permis quant à un second accord sur le pétrole dans le sillage de celui paraphé à Alger. Il est à rappeler que les pays de l'Opep sont parvenus, le 28 septembre à Alger, à un accord qualifié d'historique en vue de réduire la production de l'or noir à un niveau compris entre 32,5 et 33 millions de barils par jour. Les détails techniques de l'accord seront connus le 30 novembre prochain lors de la réunion ordinaire de l'Opep qui doit déterminer le seuil définitif de la réduction et les quotas de chaque producteur.