Les forces et les faiblesses de la destination Algérie ont été au centre des débats des Journées du marketing touristique, organisées par RH International Communication et qui ont débuté hier à Alger. Il a été aussi question du digital et comment stimuler la concurrence. Le tourisme est en effet l'une des filières qui a été la plus fortement impactée par l'évolution des outils, des usages et des contenus numériques. On distingue aujourd'hui le e-tourisme (tourisme et web), le m-tourisme (tourisme mobile via des smartphones ou les tablettes), et le tourisme social (l'utilisation des réseaux sociaux pour le tourisme). Jean-Pierre Lozato-Giotart, expert en tourisme et écotourisme a déclaré : «Le tourisme est complexe. On doit s'impliquer depuis l'Etat jusqu'aux citoyens en passant par les régions. Il faut une task force au niveau du gouvernement. La mode est au tourisme durable, mais je préfère l'expression stratégie d'optimum.» Selon lui, les bases stratégiques reposent sur l'examen du potentiel et les pratiques touristiques au nombre de 350 types. Le rôle de l'Etat est fondamental dans toute stratégie touristique. Selon lui, le touriste dépense entre 150 et 300 euros/jour. Et pour l'attirer, il faut «être créatif, car le tourisme vend du rêve et des images». Il note la montée du tourisme culturel et cite comme preuve la Méditerranée qui représente «1% de la surface des mers, mais qui est la première destination mondiale, rencontre de plusieurs continents avec un héritage culturel». L'occasion a été idoine aussi pour rappeler certaines vérités : le tourisme ne se fait pas en ordre dispersé, d'où la nécessité d'une stratégie à long terme. Dans ce contexte, il faut revoir la participation aux Salons étrangers programmés par l'ONT, en concertation avec le ministère du Tourisme : certains sont incontournables, mais d'autres n'ont pas leur raison d'être. Il faut apprendre à cibler les marchés, analyser et évaluer la concurrence. Actuellement, les Salons sont concurrencés par internet et le digital. Ils ont tendance à se réduire. Ils doivent être plus techniques. Un autre thème a été débattu : les agences en ligne (OTA) qui constituent une opportunité pour l'industrie hôtelière et pouvant jouer un rôle dans la promotion de la destination Algérie. L'objectif est d'apporter aux hôteliers de nouveaux clients et une visibilité à l'international. Cherifa Bensadek, enseignante à l'ENST (Alger), a mis l'accent sur la nécessité de «s'adapter aux nouvelles tendances de consommation en misant sur l'innovation en hôtellerie et tourisme, une stratégie de démarcation efficace».