Annoncée comme l'un des plus grands chantiers de l'année 2006, la révision constitutionnelle est passée, en l'espace de quelques mois, à un projet subalterne, voire un non-événement. La question a fait couler beaucoup d'encre tout au long de l'année. L'initiative avait été proclamée par le FLN et ne semble pas faire l'unanimité au sein des membres de l'Alliance présidentielle. Le président Bouteflika suivait le débat de loin, jusqu'au début du mois de juillet 2006, date où il annonce solennellement son intention de revoir la loi fondamentale du pays. Dans un discours prononcé à l'occasion de la fête de l'indépendance, le 4 juillet dernier, le président Bouteflika a même souhaité que le référendum sur la révision constitutionnelle ait lieu avant la fin de l'année. Depuis, c'est le silence radio. Bouteflika s'éclipse de nouveau de la scène politique, ravivant tous genres de rumeurs. Certains observateurs le donnait pour malade. Non ! Le chef de l'Etat s'est isolé pour peaufiner la mouture de la nouvelle constitution, réplique son entourage. Encore une fois, Belkhadem sort de sa réserve pour dire que le référendum en question connaîtra « un léger report ». C'était en novembre dernier, lors de son passage à l'émission Tahaoulat de la Chaîne I de la Radio nationale. Pour le chef du gouvernement, Bouteflika est préoccupé par « l'audition des ministres ». Quelques jours après, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, lui emboîte le pas, en affirmant qu'« il est impossible d'organiser ce référendum avant la fin de l'année ». Ainsi, il est devenu évident que le référendum sur la nouvelle constitution n'aura pas lieu en 2006. Et la rumeur reprend de plus belle sur le pourquoi de ce report-abandon. Les observateurs avancent, en premier chef, la maladie de Bouteflika qui l'empêcherait de briguer un troisième mandat, alors que d'autres révèlent l'absence d'un consensus au sommet de l'Etat autour de ce projet. Avant la fin du mois de novembre, Belkhadem est revenu sur le sujet pour affirmer que le projet « n'est pas abandonné ». « Le Président dispose de trois moutures qu'il est en train d'étudier, et le jour où il optera pour une mouture donnée, il convoquera le corps électoral », a-t-il indiqué. La révision constitutionnelle sera-t-elle à l'ordre du jour en 2007 ?