Dans un discours prononcé lors du Congrès mondial de l'énergie à Istanbul (Turquie), le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que son pays était prêt à adhérer aux mesures envisagées par l'Opep pour réduire la production de pétrole. Tout porte à croire que l'accord conclu à Alger, lors de la réunion informelle de l'OPEP , fin septembre dernier, est en voie d'être concrètement mis en application, avec l'adhésion à cette démarche, depuis hier, des deux plus influents pays du marché pétrolier, en l'occurrence la Russie et l'Arabie Saoudite. En effet, dans un discours prononcé lors du Congrès mondial de l'énergie à Istanbul (Turquie), le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que son pays était prêt à adhérer aux mesures envisagées par l'OPEP pour réduire la production de pétrole, précisant que, dans le contexte actuel, «un gel ou une réduction de la production de pétrole est le seul moyen pour préserver la stabilité du secteur de l'énergie et accélérer le rééquilibrage du marché». Après leur réunion à Alger, les responsables de l'OPEP ont voulu profiter du Congrès en Turquie pour entamer une série de consultations informelles sur les modalités de l'accord d'Alger, qui prévoit, rappelons-le, une réduction de production, pour la première fois depuis 2008, de 32,5 à 33 millions de barils par jour, contre 33,47 millions en août dernier. Ces consultations, préalables à la tenue, demain, d'une réunion informelle, semblent déjà avoir porté leurs fruits puisque, outre la Russie, qui ne voulait pas s'engager avec l'OPEP avant que celle-ci n'aplanisse ses divergences, l'Arabie Saoudite se dit, aujourd'hui, convaincue de la nécessité de parvenir à un raffermissement des cours de pétrole qui ont subi, depuis juillet 2014, des baisses préjudiciables pour l'ensemble des pays producteurs. Hier, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al Faleh, a estimé à Istanbul qu'un baril de brut à 60 dollars était envisageable d'ici la fin de l'année. «Nous voyons une convergence de l'offre et de la demande. Il n'est pas impensable qu'on arrivera à un baril à 60 dollars d'ici la fin de l'année», a-t-il indiqué. Et de préciser, cependant que l'OPEP «doit faire en sorte de ne pas trop restreindre la production afin de ne pas provoquer de choc sur le marché». Le Venezuela, un important producteur de pétrole mais qui a vu son économie sombrer avec la chute des cours du brut, a plaidé, quant à lui, pour des prix plus justes sur le marché international. Intervenant hier lors du Congrès, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a affirmé que «les prix actuels ne peuvent durer. Nous avons atteint les plus bas niveaux enregistrés depuis 40 ans. Ils sont même inférieurs au coût de production». Il a appelé, à cet effet, à la mise en place d'un «nouveau mécanisme» entre les membres de l'OPEP et les pays ne faisant pas partie de l'Organisation pour «doper les cours du pétrole», soulignant que la réunion informelle, qui devrait se tenir demain entre les producteurs membres et non membres de l'OPEP, «pourrait constituer un premier pas vers la mise en place d'un tel mécanisme». Il n'en demeure pas moins que tout se jouera, le mois prochain, à Vienne, où l'Organisation doit tenir sa réunion ordinaire avec l'espoir de sortir avec un accord définitif sur une diminution du niveau actuel de production, incluant une répartition des quotas de chaque pays membres, à l'exclusion de l'Iran, du Nigeria et de la Libye autorisés à augmenter leur production. En attendant, en réaction aux déclarations des pays producteurs participant au Congrès d'Istanbul, les cours du pétrole de brent ont déjà commencé à se raffermir, évoluant à des plus hauts jamais atteints depuis un an. Vers le début de l'après-midi, le cours du baril de brent de la mer du Nord valait 53,50 dollars, son niveau le plus fort depuis octobre 2015. A New York, le pétrole a également ouvert en hausse. Le cours du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, gagnait 71 cents à 50,52 dollars sur le contrat pour livraison en novembre sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).