Le Parti des travailleurs (PT) donne un avant-goût de ce que seront les débats sur le projet de loi de finances à l'APN. Dans un communiqué sanctionnant la réunion du secrétariat permanent de son bureau politique, le PT dénonce énergiquement le recours à l'autorité qui touche directement le pouvoir d'achat déjà fragile des citoyens. Pour cette formation politique, «les agressions brutales contre les travailleurs, la jeunesse, les larges couches populaires dans le cadre d'une politique d'austérité meurtrière, ciblant leur pouvoir d'achat, relèvent de la provocation». Cela «au moment où les scandales de la corruption font état de sommes colossales en dinars et en devises détournées à partir des fonds publics». Le PT assure que l'Algérien sait que si la majorité est accablée par l'austérité avec la hausse de la fiscalité, «une minorité parmi les nouveaux riches ne paie même pas ses impôts qui s'élèvent à 9981 milliards de dinar, ne rembourse pas ses crédits qui sont de l'ordre de 7500 milliards de dinars avec la connivence de responsables». Le PT, qui parle d'une «situation intolérable», critique vivement le projet de loi de finances qui va être soumis à débat au sein de l'APN. Le parti de Louisa Hanoune relève d'emblée la diminution de plus de 200 milliards de dinars du volume des transferts sociaux et la réduction de 28% du budget d'équipement. Cette formation politique estime que ces décisions risquent d'entraîner un «ralentissement du développement local et national impactant négativement l'emploi et les services publics». Le PT poursuit en relevant l'impunité dont bénéficie une «minorité prédatrice» qui échappe à la hausse de la fiscalité. Ce parti souligne que les collectivités locales déjà en majorité exsangue, la majorité meurtrie, sont appelées à combler le déficit au prix de privations insoutenables. Le PT considère ainsi que le projet de loi de finances 2017 «pousse le pays vers la récession par le recul, déjà très important de la consommation des ménages». La direction de ce parti met en garde également contre l'aggravation du fossé entre la majorité des citoyens et les institutions. Pour le PT, le prix de référence de 50 dollars le baril de pétrole vise à institutionnaliser le déficit du Trésor quelles que soient les fluctuations du marché pour, en définitive, justifier «les coupes sombres dans le budget de l'Etat et les mesures d'austérité mortelles pour la stabilité sociale et la production nationale». Le PT tire la sonnette d'alarme sur l'orientation socioéconomique du gouvernement qui fait «le lit du terrorisme» et détruit l'immunité du pays. Le Parti des travailleurs n'a pas manqué de commenter la dernière sortie de Amar Saadani qui illustre, selon ce parti, «la décadence politique qui a atteint son paroxysme». «L'infamie se la dispute à la baltaguia, n'épargnant ni l'Etat à travers des insanités et des contre-vérités à l'encontre de hauts responsables, ni même la glorieuse Révolution et ses acteurs, violemment offensés.»