Le processus de la réforme de l'examen du baccalauréat commencera dès la prochaine session. A partir de cette année, il sera procédé à la réduction du nombre des jours d'examen, a annoncé avant-hier la ministre de l'Education nationale dans la réponse à une question d'un député au Conseil de la nation. La décision de réduire la durée de l'examen a «été approuvée à l'unanimité, les autres propositions seront examinées en Conseil des ministres», a-t-elle précisé. Plusieurs propositions portant sur la réforme du baccalauréat ont été formulées par le département de l'Education en concertation avec les partenaires sociaux que sont les syndicats des enseignants et les associations des parents d'élèves. On en retient notamment l'organisation de sessions décalées, une pour les matières essentielles, et une autre pour les secondaires et l'instauration d'une fiche de synthèse consistant à prendre en compte la note obtenue en évaluation continue durant toute l'année scolaire. Ces propositions seront «appliquées de façon progressive jusqu'en 2021», explique en outre Mme Benghebrit. La ministre de l'Education, lors de sa réponse, a précisé que les propositions incluent «la prise en compte de toutes les matières, le maintien des coefficients des matières et le calcul de la moyenne au baccalauréat en tenant compte de l'évaluation continue». Cette réponse diverge avec les orientations des spécialistes de la pédagogie et les enseignants ont plaidé pour la spécialisation du baccalauréat qui impliquerait la révision des coefficients des matières, le bac actuel étant jugé généraliste. Les différentes réunions autour de la réforme du baccalauréat ont été, faut-il le rappeler, chahutées avec des polémiques sur la suppression des sciences islamiques. Mme Benghebrit a rappelé dans sa réponse que son ministère avait tenu, tout au long de l'année, une série de réunions avec ses partenaires sociaux pour examiner ce dossier, dont l'organisation, début juillet, d'un atelier de travail regroupant des experts et des chercheurs qui ont présenté leurs avis sur les différentes propositions, notamment celle sus-citée et approuvée à l'unanimité par les partenaires sociaux. «Nous avons relevé durant ces dernières années quelques répercussions négatives du système des examens qui n'est plus adapté aux développements en cours, notamment le baccalauréat institué il y a un demi-siècle», a expliqué la ministre qui a estimé nécessaire la mise en place d'une stratégie visant à promouvoir le dispositif d'évaluation national, notamment pour le baccalauréat. Des sujets de réserve et des brouilleurs à l'examen L'occasion était également pour mme Benghebrit d'affirmer que plusieurs mesures seront prises en vue de lutter contre la fraude aux prochaines épreuves, dont la sécurisation du site électronique de l'Office national des examens et des concours (ONEC) et la préparation de sujets de réserve. «Il a été décidé la sécurisation du site électronique de l'ONEC et des sujets du baccalauréat, outre la garantie de sujets de réserve aux centres d'examen pour parer à tout imprévu et leur équipement en brouilleurs», a indiqué la ministre. Mme Benghebrit a souligné la nécessaire prise de mesures techniques pour s'adapter aux développements survenus dans les technologies de l'information et de communication (TIC) et faire face à ces phénomènes, affirmant que «la lutte contre la fraude doit se faire en coordination avec les départements ministériels concernés, dont le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales». Par ailleurs, la ministre a précisé que son département maintiendrait, en plus des mesures à prendre à l'avenir, les dispositions de prévention habituelles dont les campagnes de sensibilisation au profit des candidats et leurs parents sur l'utilisation des TIC contre la fraude lors des examens.